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 ashes blowing in the air ✣ arthur
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Jo C. Duval
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Jo C. Duval
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the mighty bush : Pauv' humaine dans un monde de fou, trop fragile, jo, trop inconsciente et rien pour se défendre qua sa langue acérée et ses coups dans le vide.
these streets : Jo, la révo, la vox populi, qui sait rien que ce coeur ne veut lui dire, rien que les secrets qui s'entassent, les mystères, les hallucinations, des trucs qu'elle voit, qu'elle comprend pas. Jo, la scientifique sans plus d'certitudes que l'monde fout le camp.
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Sujet: ashes blowing in the air ✣ arthur 17.09.18 0:02 ()
ashes blowing in the air
If you ain't livin' in hell then how you gon' make it to heaven ? what goes up must come down, what comes around goes around. 'Cause this game is like a fucking trap, sometimes I feel like I'm stuck and I won't make it back.




Enchantée Jo.

Piège qui se referme. Bar délaissé. Crâne défoncé. Carcasse traînée, entrepôt abandonné. Seringues et aiguilles. Sourire éteint, lupin malsain. Jolie poupée trop poudrée. Tête désarticulée, des liens à ses poignets. Proie et prédatrice. Jouet et dégénérée.

Court, elle court, et ça tonne, et ça craque. Les rues d’paris se confondent de tragédies. Vides. Détruites. Fuir, il faut fuir. Et y’a son cœur qui va s’arrêter à trop gueuler.
Ce soir toutes les deux on va bien s’amuser !
Oublier. Larmes salées ravalées, visage torturé et mâchoire serrée. La cadence qui ralentit, ‘sait plus, ‘sait plus depuis combien d’temps qu’elle force les guibolles à tenir en équilibre l’corps en mouvement. S’arrêter, laisser les genoux s’effriter contre l’bitume, s’prendre la gueule entre ses griffes et crever là, hurler là.

Lames de rasoirs, espoir dérisoire. Scalpel dans la cuisse. Ça éviscère, ça lacère. Faudrait hurler, supplier. Disque rayé, pupilles dilatées. Cris sur les murs gris d’un taudis. Jean rongé par l’hémoglobine. Loyauté mal placée dans l’corps défiguré. C’est mieux de rire que de pleurer quand les fresques horrifiques écartent les pupilles d’horreurs.

Lydie. Lydie, elle veut jouer, jo.
Joue avec moi.
Non, non, non.
Si, si, si.  

Murmures de tortures, menaces mortuaires. Démence. Violence. Bestiale qui lui bouffe l’âme. Et y’a personne, bordel, personne sous le tonnerre qui déchire la nuit, qui détruit jo. Couteau entre les doigts blancs à trop serrer. Et le sang, partout, de la plaie dans la cuisse qui dégouline, des milles et une coupures sur la peau nue et du front au-dessus de l’œil gauche, taillade qu’aveugle la mirette, s’écoule jusqu’aux lippes teintées de rouges.

Elle veut pas y penser, veut pas savoir comment elle a réussi, la belle, pour traîner sa carcasse dehors, veut pas se souvenir de l’éclair entre ses doigts, l’boom sans bombe qu’a foudroyé le diable au loin.
Mais elle crépite, putain.
Elle s’allume comme une foutue de guirlande de noël. Bleu électrique dans les veines. L’éclair mutile son derme, son être qui échoue en sanglots bas son agonie.

Elle n’a qu’un remède. Elle a reconnu le quartier, un nom sur un panneau oublié. Elle lui a couru après. Aveugle. Parce qu’elle est plus qu’un bout d’elle, elle s’exprime en poings déchaînés sur sa porte trouvé. Elle cogne, elle frappe, elle déverse les monstres qui crèvent en elle.

« enchantée Jo. »
« enchantée Jo. »
« enchantée Jo. »

Et quand il ouvre, elle est à genoux et pleure.
Sauve-moi.


@Arthur M. Leroy


Dernière édition par Jo C. Duval le 23.01.19 19:15, édité 1 fois
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Allegeance : Puisqu'il est ni plus ni moins le chef de clan des templiers, il se doit d'être un exemple de loyauté. C'était pourtant mal parti, lui l'électron libre, l'âme rebelle dans une famille qui ne vivait que pour le devoir envers autrui. Aujourd'hui, tous les regards et toutes les craintes sont rivés vers lui et il se doit alors de représenter l'union au sein de l'Ordre. Néanmoins, il met un point d'honneur à ne pas être l'homme derrière le bureau, celui qui tire les ficelles depuis son nuage paisible. Il met la main à la pâte et entend donner à son camp une efficacité jamais atteinte autrefois .
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Sujet: Re: ashes blowing in the air ✣ arthur 20.09.18 23:22 ()
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I'll say it anyway, take on me @Jo C. Duval
Septembre avait frappé sur Paris. Il pleuvait sur les toits de la capitale, les gouttes crépitant lentement sur le double vitrage de l’appartement au dernier étage. Il faisait bon dans l’appartement, Arthur avait traîné ses pieds nus sur le vieux parquet grinçant toute la soirée. Le bruit de l’orage l’apaisait, peut-être parce qu’il se disait qu’il ne pouvait pas y avoir de catastrophes quand le tonnerre grondait. Il avait erré quelques minutes, avant de se laisser tomber dans son lit, simplement vêtu d’un bas de pyjama. Depuis combien de temps n’avait-il pas pris de temps pour lui ? Depuis combien de temps n’avait-il pas fait un tour de moto pour le plaisir de rouler ou fréquenté un bar pour le plaisir de boire une bière au milieu d’inconnus ? Cette vie n’existait plus. Il avait fini par l’accepter, ou s’y résigner peut-être. Leroy n’était plus que le Chevalier du Roi et non l’Arthur si plein d’entrain autrefois. Ce soir-là, il y avait eu une lueur d’espoir, quand il prit la peine d’ouvrir un livre. L’Odyssée d’Homère. Il l’avait lu et relu des centaines de fois et ce, depuis qu’il avait appris à lire. L’aventure d’Ulysse était son passage préféré. Il s’endormit au chant XII au moment où Ulysse fit naufrage et échoua sur l’île de Calypso. Son sommeil fut étrangement paisible, ne présageant certainement pas du coup de foudre qui allait frapper.

Light, qui était couché au pied du lit, releva soudainement la tête, visiblement dérangée par quelque chose de l’autre côté de la porte. Un léger grognement et Arthur ouvrit l’œil une seconde avant que ça tambourine. Il ne put se préparer à ce qui allait arriver, c’est pourquoi il prit presque son temps pour se redresser. Il se frotta le visage d’une paume mal réveillée avant de regarder le réveil. Quatre heures du matin. Il fronça les sourcils, tandis que l’inquiétude de templier remuait déjà ses entrailles. Il ne prit pas la peine d’enfiler un tee-shirt et se hâta, aussi vite qu’il le pouvait dans les circonstances, vers sa porte d’entrée. Et quand il ouvrit, ce fut la douche froide. Jo, Jo l’intrépide et l’insaisissable gisait au sol, à sa merci. Elle sanglotait, mais ce fut des détails bien plus effroyables qui prit Arthur à la gorge. Le sang coulait sur sa peau de porcelaine dont les veines étaient traversées d’éclats bleutés. « Jo… ? » Il ne s’inquiéta même pas de savoir comment elle avait trouvé son adresse. Elle était venue à lui, la bombe prête à exploser. Arthur s’agenouilla lentement, essayant de trouver une raison à tout ça. « C’est quoi le b… ? » À peine eut-il saisi son poignet qu’il se prit un coup de jus. Sous la surprise, il se recula légèrement. C’est alors que le templier comprit. Elle aussi… Il connaissait un ange doté de ce pouvoir, mais c’était un disparu…. L’horrible hypothèse qui lui traversa l’esprit manqua de lui donner la nausée, mais il essaya de passer outre. Le templier était incapable de réfléchir, car l’humain avait repris le dessus. Sans craindre de nouvelles représailles électriques, il passa ses doigts près de sa joue, relevant le visage afin de distinguer la taillade qui côtoyait l’œil. Il ne pouvait pas la laisser sur le pas de la porte. C’était impossible et elle l’avait certainement compris en venant jusqu’ici.

Arthur glissa un bras sous ses genoux, l’autre autour de sa taille. Dès qu’il touchait une parcelle de sa peau, il se reprenait une petite décharge. Mais il n’aurait pas pu s’en foutre davantage. Il serra les dents et se redressa, la poupée contre lui. Il réinvestit son appartement et referma la porte d’un geste du pied. Il fallait d’abord la réchauffer, panser les plaies. Elle n’avait pas à lui expliquer. Elle lui expliquerait plus tard. Là, elle devait simplement s’en remettre à lui. C’était étrange que ce soit lui qui prenne les rênes, alors qu’elle l’avait mené par le bout du nez tant de fois. Mais Arthur ne s’en embarrassa même pas. Il la conduisit jusque dans la salle de bain. Il dut se libérer pour ouvrir le robinet de la douche et faire chauffer l’eau. Il devait retirer tout ce sang avant qu’elle puisse espérer faire quoi que ce soit d’autre. Sans rien dire, il s’agenouilla à nouveau et osa à nouveau regarder son minois meurtri, dans l’espoir qu’elle se laisse faire. Face à ce spectacle, son estomac était retourné. La voir trembler ainsi le révulsait d’horreur et d’indignation. « Allez, viens. » Il l’aida à se relever et l’accompagna tout habillé dans la douche. Concentré dans sa tâche, il souleva délicatement son tee-shirt pour le retirer, essayant de n’appuyer sur aucune plaie. Là où il crut deviner un coup de couteau qui avait transpercé le tissu, il déchira le jean afin de libérer la jambe avant de retirer le reste. Il s’arrêta là. Le sang commençait déjà à couler à leurs pieds, entachant le carrelage couleur lin qui tapissait sa salle de bains.

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the mighty bush : Pauv' humaine dans un monde de fou, trop fragile, jo, trop inconsciente et rien pour se défendre qua sa langue acérée et ses coups dans le vide.
these streets : Jo, la révo, la vox populi, qui sait rien que ce coeur ne veut lui dire, rien que les secrets qui s'entassent, les mystères, les hallucinations, des trucs qu'elle voit, qu'elle comprend pas. Jo, la scientifique sans plus d'certitudes que l'monde fout le camp.
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Sujet: Re: ashes blowing in the air ✣ arthur 07.10.18 0:37 ()
ashes blowing in the air
If you ain't livin' in hell then how you gon' make it to heaven ? what goes up must come down, what comes around goes around. 'Cause this game is like a fucking trap, sometimes I feel like I'm stuck and I won't make it back.



jo. joséphine, reine déchue, couronne fendue, fondue, perdue, elle la pose à ses pieds. pose l’épée, le masque et la langue acérée. sur l’autel des rois, elle est chair et sang, et contorsions, enrobée de questions. les démons dans la tête, le souffle qui emprisonne sa cage thoracique à un rythme sporadique, elle abandonne le corps pantin entre ses mains. le rouge, la souille, arthur fait tout couler à terre, il nettoie les horreurs, l’expert, chasse les traces, dénude pour mieux rhabiller la poupée.

lèvres agitées, dents se cognent, les mots se font séismes alors qu’elle bafouille des réponses, qu’elle lutte pour sortir du brouillard, de la nuit, de la tempête dehors, de se voir où elle est, quand elle est, dans cette douche, à l’abris, de sentir la chaleur de l’eau sur sa crasse, de sentir ses doigts entre ses mèches, contre sa peau, et plus la lame, et plus la honte, et plus la peur. mais rien ne viens. rien de cohérent ne passe les lippes que des pronoms perdus, des flashs qui la prennent en otage, parce qu’une obsession prend possession du bout de femme, de ces instincts qu’on ne nomme jamais, de ces choses que l’on sait sans jamais identifier, mais jo elle sait, elle sent, qu’elle est un miracle sur pieds et qu’elle a creusé trop près de l’enfer, ce soir. et ça la consume. sanglots mal maîtrisées.

« hé, jo, ça va aller… tu ne me déranges pas.» apaise-t-il, de quelques mots bien articulés, d’une promesse qu’elle crevait d’entendre. il tarie les larmes, il éteins les feux. il lui darde des iris qui lui murmure des échos de courage, ne tombe pas, jo, jo, ne tombe pas trop bas qu’il ne puisse plus te remonter au soleil ; reste juste là, à bout de bras, dans ton néant, dans ton vide, que tu le vois toujours au-dessus de toi, ta promesse, le jour qui se lèvera encore. et c’est pour ça que la belle est venue, pour ça qu’elle a couru comme une aveugle qui recouvre la vue et ne voit qu’une lumière au bout du tunnel, pour ça qu’elle lui dit qu’elle a besoin de lui, le cœur anesthésié des pudeurs et des frivolités.

mais les habitudes ont la peau dure et la plaisanterie tente de noyer la fragilité. le souvenir fugace d’une brune, une amie, celles qui se font rare, et le besoin de murmurer son nom, de reprendre contact avec la réalité et de s’ancrer dans une vie qui semble la fuir.

« essaie un peu de lui demander pour voir. » oui oui sans doute. l’esquive. le sourire triste. baisse les yeux, s’interroge sur ses mains étrangères, qu’elle a fui, qu’elle a ignoré, qu’elle a tout fait pour ne pas poser ses pensées dessus ce qu’elles ont fait. elle cherche l’électricité dans ses veines qui la démangeaient mais il n’y a plus rien que la chaire rosée et les traces du poing américain. rien que ses mains. ses doigts. ne sont-ils plus monstres, réellement ? pourrait-elle s’aventurer jusqu’à toucher la vie sans chercher à l’ôter. les faits devancent les idées et déjà sa main sur sa joue barbue s’aventure, goûte de son derme comme on boit l’eau à la source.

« je ne bouge pas d’ici. tu es en sécurité ce soir. » et la peur disparaît. une seconde, deux peut-être, où jo ne crépite que de joie de se trouver si innocente sous cette douche, deux iris perdues dans les siennes qui abritent tant de tornades d’émotions, où elle ne vit plus qu’ici et maintenant, par étonnement de vivre tout court. ses mots résonnent dans la caboche et effacent ceux de lydie pour ne laisser que son timbre rassurant.

« je sais. » ce soir, elle ira bien. ce soir, ils seront dans l’œil de la tornade, au calme et au sec alors que le reste du monde est déchiqueté et se noie.

il rompt le contact. le temps reprend les rennes. l’eau tourne court et le froid reviens. il l’enroule dans une serviette et la guide à l’extérieur.

« je vais désinfecter tout ça, puis on bandera ta jambe. » jo hoche la tête, s’assit et s’empare de la serviette laissée sur ses épaules pour essuyer ses cheveux. elle ne le quitte plus du regard, la poupée cassée. elle retrouve de sa clarté maintenant que les larmes ont séchés. il est concentré, arthur, tranquille, serein. le sang-froid inégalé, si apprécié quelques minutes plus tôt, soulève soudainement les questions.

« on dirait que tu as fait ça toute ta vie. » articule-t-elle maladroitement alors qu’il sort la trousse de secours. « sauver les demoizelles en détresses à trois heure du mat. » elle a besoin de se distraire. de s’évader loin de ce qui la détruit. elle cherche à se connecter à lui, à lui arracher quelque chose sans savoir quoi. qu’est-ce tu veux de lui, jo, à la fin. qu’est-ce que tu veux de plus.

« ça va piquer, mais si t’es sage, j’ai du whisky ou de la vodka qui attend dans le placard. » elle n’en veut pas, de sa douce drogue, l’euphorie mêlé à l’adrénaline et la paranoïa, elle a déjà l’impression de sortir d’une rave, mais ce n’est pas le problème, pas ce qu’il veut vraiment dire. « alcoolo. » qu'elle ricane doucement, de l'ironie aussi, parce que des deux, elle s'approche sans doute bien plus de l'alcoolique que lui et sa gueule d'ange.

il lui prend la jambe, elle grimace et geint quand il applique l’alcool sur la plaie. c’comme une lame de feu qui lui rentre lentement dans la peau. mais ça fait du bien, aussi, la douleur qui soigne, se sentir plus vivant et plus mortel à la fois. puis il entreprend de bander la blessure, ses doigts qui dansent sur sa peau la plus timide des valses. l’impatience, le calme, ou la fatigue morose d’une journée qui ne semblait pas se finir prend soudainement le dessus de jo et ne résistant pas à l’appel de l’épaule d’arthur, elle y pose sa tête.

« je veux t’embrasser » aveu inattendu, celui qui ne s'explique que par la toujours complète absence de filtres. d'une femme contre un homme qui l'obsède de ses mystères, de son insolente invasion dans sa vie quand elle le veut le moins, et le plus, contradictoirement, et de cette première nuit, premier baiser, et de cette façon qu'il a de ne connaître d'elle ce que si peu, si peu, savent, et de la ligne de sa mâchoire, et ses lèvres qui la dardent, si proches, qu'elle détaille sans plus aucune gêne, qu'elle approche comme incapable de s'en empêcher. ce serait si facile, ce serait si parfait, mais- soupire. le menton tendu se rétracte, le front roule de nouveau contre l'épaule à la manière d'un chat qui vient réclamer ses caresses. « mais je ne le ferai pas. » regret d'une sagesse non voulue. « pas ce soir, pas comme ça. » sourire taquin, yeux qui se ferment, lourds de sommeils. elle sait qu'il ne l'aurait pas laissé faire. « et puis .. je l’ai déjà fait. c’est à ton tour, après tout, james bond. » finit-elle, presque râleuse, le nez qui plonge jusqu’au creux de sa nuque, et déjà, dans ses bras, elle dors à moitié.


Spoiler:


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Sujet: Re: ashes blowing in the air ✣ arthur 16.10.18 18:40 ()
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Fidèle à elle-même, Jo essayait de lui résister, tandis que son corps s’abandonnait complètement à la sécurité des bras d’Arthur. La jeune femme devait être désespérée, voire en état de choc, pour qu’elle trouve le courage de venir frapper à sa porte. Il avait eu suffisamment d’aperçus de son caractère pour savoir que sa fierté motivait nombreux de ses agissements. Là, sa fierté était restée au pied de l’immeuble ou peut-être là on lui avait infligé tant d’horreurs. Il avait du mal à la regarder dans les yeux, à y lire toute la détresse qui la submergeait à cet instant précis. Il voulait oublier que c’était sa souffrance qui la faisait parler et croire qu’elle était là parce qu’elle en avait eu envie. Sans doute aurait-il préféré qu’elle vienne inopinément frapper à sa porte pour lui proposer un café, ou lui rendre sa veste… Depuis combien de temps ne s’étaient-ils pas vus ? L’avait-elle oublié comme on oublie les rencontres fortuites ou bien pensait-elle parfois à lui comme il pensait à elle ? Tant d’interrogations qu’il n’avait jamais eu l’occasion de lui faire partager et sans doute pour lesquelles il redoutait une vérité amère. Alors, il s’enfermait dans son rôle de bon samaritain et ne posait pas de questions, alors qu’il la menait jusqu’à la salle de bains. Il la débarrassait des tissus superflus qui compressaient les muscles et éraflaient la peau mise à nue. Il rinçait les traces des actes coupables et de la torture qu’elle avait subie, comme si ça pouvait laver les souvenirs qu’elle en garderait. Quand il leva ses yeux azur vers son minois douloureux et son regard vide, Arthur eut tellement envie d’être un ange. De pouvoir agir sur sa mémoire et l’apaiser de tous les maux. N’en garder que les vices anodins qui faisaient d’elle l’agaçante poseuse de bombes qui lui avait fait tourner la tête. À cet instant précis, il aurait souhaité être un autre pour pouvoir véritablement lui être utile.

Arthur se saisit d’un gant de toilette dans le tiroir le plus proche puis entreprit de nettoyer un peu les plaies. Il rabattit en arrière les mèches mouillées qui lui tombaient devant les yeux pour y voir plus clair. Et pendant qu’il était concentré sur sa tâche, la voix de Jo finit par résonner de nouveau. C’était donc une femme qui lui avait fait ça. Il s’efforçait de se rappeler son rôle de templier et d’emmagasiner toutes les informations qu’elle lui délivrait, au cas où son récit contiendrait ne serait-ce qu’un minuscule détail qui pourrait être lié au surnaturel. Peut-être connaissait-il même son agresseur. Mais comme à chaque fois, il était piètre templier lorsqu’il était à ses côtés, douloureusement remis à sa place d’humain avec toutes les émotions incontrôlables que cela impliquait. Il essayait tant bien que mal de nettoyer les plaies à l’eau claire et Jo continuait son récit. Presque à genoux devant elle, il recula un pied légèrement afin de stabiliser son appui. C’est alors que son talon buta dans un objet métallique. L’homme regarda brièvement par-dessus son épaule et reconnut immédiatement son poing américain. Celui-là même qu’il avait bêtement oublié dans la poche intérieure de sa veste. Comme la main de Jo était trop fine par rapport à la sienne, les pointes de fer ne s’étaient pas dépliées à l’impact. Mais il y avait bel et bien eu un impact, puisque les phalanges de l’arme étaient couvertes de sang. Certainement pas du sien. Il rejeta un coup d’œil à la jeune femme, espérant lire la réponse dans son regard. Est-ce que celle qui l’avait attaquée avait réagi différemment que les autres, quand Jo s’était défendue ? Il fallait qu’il sache. Mais avant même qu’il ait pu demander quoi que ce soit, la jeune femme sombra de nouveau.

« Hé, Jo, ça va aller… » essaya-t-il de la réconforter, quand elle voulait se justifier auprès de lui. Égoïstement, il n’aurait pas voulu qu’elle aille se réfugier chez quelqu’un d’autre. « Tu ne me déranges pas. » ajouta-t-il, sur un ton parfaitement calme. Mais le calme se perdit quelque peu, après qu’elle lui eut avoué avoir besoin de lui. Le poids sur ses épaules s’allégea tandis qu’un autre s’abattit dans son estomac. Arthur perdit ses moyens, le temps qu’elle s’essaie à une plaisanterie qui ne trouva pas son public. Tara ne lui prêterait certainement pas ses béquilles et l’inciterait plutôt à reprendre du poil de la bête. Dès qu’il s’agissait d’autrui, la templière était toujours beaucoup plus optimiste. Il esquissa un faible sourire, reprenant son activité : « Essaie un peu de lui demander pour voir. » Il s’attaquait maintenant à son visage, dont il retrouvait la teinte porcelaine, une fois dégagé de tout ce sang. Il tamponna son front avant de suspendre brutalement son geste, lorsque sa main tremblante vint se poser sur sa joue barbue. Son cœur fit une violente embardée. « Je ne bouge pas d’ici. Tu es en sécurité ce soir. » La raison toujours, parce que le reste de son être, lui, ne répondait plus présent.

Arthur rompit à contre cœur le contact, pour éteindre enfin la douche et aider Jo à sortir. Il attrapa la serviette la plus proche puis la sécha, en prenant soin de ne pas appuyer là où ça ferait mal. « Je vais désinfecter tout ça, puis on bandera ta jambe. » Il expliquait chacun de ses gestes pour ne pas prendre le risque de laisser son instinct parler à sa place. En apparence, il paraissait concentré, mais tout au fond de lui, c’était un véritable chaos. Troublé par sa présence, bousculé par cette confiance aveugle qu’elle ne lui avait jamais témoigné, chaviré par la proximité de sa comète vivante. Il lui sortit un tabouret en plastique afin qu’elle s’assoit et repose sa jambe. Il sortit sa trousse de premier secours pour vaquer à sa tâche. Il n’était pas le mieux équipé, mais lorsqu’il y avait un bobo ou même une blessure plus sérieuse, il lui suffisait de se rendre au QG de l’Ordre pour être pris en charge par les meilleurs médecins de tout Paris. « Ça va piquer, mais si t’es sage, j’ai du whisky ou de la vodka qui attend dans le placard. » Un moyen de détourner son attention, de revoir un sourire. Il attrapa délicatement son mollet et étendit sa jambe à côté de lui. La dernière fois qu’il avait vu ses jambes nues, elle portait une nuisette et s’apprêtait à droguer un démon comme on se débarrassait du pervers du coin. Il entreprit alors de désinfecter sa blessure la plus grave. Le couteau ne semblait pas avoir transpercé le muscle de part en part, mais elle allait sûrement boiter pendant quelques semaines. Après avoir terminé, il sortit un bandage stérile et l’enroula autour de la plaie, faisant attention à ne frôler sa peau que du bout des doigts. Étrangement silencieux et fuyant quelque peu son regard, Arthur faisait ce qu’elle attendait de lui.

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Sujet: Re: ashes blowing in the air ✣ arthur 25.11.18 21:28 ()
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jo. joséphine, reine déchue, couronne fendue, fondue, perdue, elle la pose à ses pieds. pose l’épée, le masque et la langue acérée. sur l’autel des rois, elle est chair et sang, et contorsions, enrobée de questions. les démons dans la tête, le souffle qui emprisonne sa cage thoracique à un rythme sporadique, elle abandonne le corps pantin entre ses mains. le rouge, la souille, arthur fait tout couler à terre, il nettoie les horreurs, l’expert, chasse les traces, dénude pour mieux rhabiller la poupée.

lèvres agitées, dents se cognent, les mots se font séismes alors qu’elle bafouille des réponses, qu’elle lutte pour sortir du brouillard, de la nuit, de la tempête dehors, de se voir où elle est, quand elle est, dans cette douche, à l’abris, de sentir la chaleur de l’eau sur sa crasse, de sentir ses doigts entre ses mèches, contre sa peau, et plus la lame, et plus la honte, et plus la peur. mais rien ne viens. rien de cohérent ne passe les lippes que des pronoms perdus, des flashs qui la prennent en otage, parce qu’une obsession prend possession du bout de femme, de ces instincts qu’on ne nomme jamais, de ces choses que l’on sait sans jamais identifier, mais jo elle sait, elle sent, qu’elle est un miracle sur pieds et qu’elle a creusé trop près de l’enfer, ce soir. et ça la consume. sanglots mal maîtrisées.

« hé, jo, ça va aller… tu ne me déranges pas.» apaise-t-il, de quelques mots bien articulés, d’une promesse qu’elle crevait d’entendre. il tarie les larmes, il éteins les feux. il lui darde des iris qui lui murmure des échos de courage, ne tombe pas, jo, jo, ne tombe pas trop bas qu’il ne puisse plus te remonter au soleil ; reste juste là, à bout de bras, dans ton néant, dans ton vide, que tu le vois toujours au-dessus de toi, ta promesse, le jour qui se lèvera encore. et c’est pour ça que la belle est venue, pour ça qu’elle a couru comme une aveugle qui recouvre la vue et ne voit qu’une lumière au bout du tunnel, pour ça qu’elle lui dit qu’elle a besoin de lui, le cœur anesthésié des pudeurs et des frivolités.

mais les habitudes ont la peau dure et la plaisanterie tente de noyer la fragilité. le souvenir fugace d’une brune, une amie, celles qui se font rare, et le besoin de murmurer son nom, de reprendre contact avec la réalité et de s’ancrer dans une vie qui semble la fuir.

« essaie un peu de lui demander pour voir. » oui oui sans doute. l’esquive. le sourire triste. baisse les yeux, s’interroge sur ses mains étrangères, qu’elle a fui, qu’elle a ignoré, qu’elle a tout fait pour ne pas poser ses pensées dessus ce qu’elles ont fait. elle cherche l’électricité dans ses veines qui la démangeaient mais il n’y a plus rien que la chaire rosée et les traces du poing américain. rien que ses mains. ses doigts. ne sont-ils plus monstres, réellement ? pourrait-elle s’aventurer jusqu’à toucher la vie sans chercher à l’ôter. les faits devancent les idées et déjà sa main sur sa joue barbue s’aventure, goûte de son derme comme on boit l’eau à la source.

« je ne bouge pas d’ici. tu es en sécurité ce soir. » et la peur disparaît. une seconde, deux peut-être, où jo ne crépite que de joie de se trouver si innocente sous cette douche, deux iris perdues dans les siennes qui abritent tant de tornades d’émotions, où elle ne vit plus qu’ici et maintenant, par étonnement de vivre tout court. ses mots résonnent dans la caboche et effacent ceux de lydie pour ne laisser que son timbre rassurant.

« je sais. » ce soir, elle ira bien. ce soir, ils seront dans l’œil de la tornade, au calme et au sec alors que le reste du monde est déchiqueté et se noie.

il rompt le contact. le temps reprend les rennes. l’eau tourne court et le froid reviens. il l’enroule dans une serviette et la guide à l’extérieur.

« je vais désinfecter tout ça, puis on bandera ta jambe. » jo hoche la tête, s’assit et s’empare de la serviette laissée sur ses épaules pour essuyer ses cheveux. elle ne le quitte plus du regard, la poupée cassée. elle retrouve de sa clarté maintenant que les larmes ont séchés. il est concentré, arthur, tranquille, serein. le sang-froid inégalé, si apprécié quelques minutes plus tôt, soulève soudainement les questions.

« on dirait que tu as fait ça toute ta vie. » articule-t-elle maladroitement alors qu’il sort la trousse de secours. « sauver les demoizelles en détresses à trois heure du mat. » elle a besoin de se distraire. de s’évader loin de ce qui la détruit. elle cherche à se connecter à lui, à lui arracher quelque chose sans savoir quoi. qu’est-ce tu veux de lui, jo, à la fin. qu’est-ce que tu veux de plus.

« ça va piquer, mais si t’es sage, j’ai du whisky ou de la vodka qui attend dans le placard. » elle n’en veut pas, de sa douce drogue, l’euphorie mêlé à l’adrénaline et la paranoïa, elle a déjà l’impression de sortir d’une rave, mais ce n’est pas le problème, pas ce qu’il veut vraiment dire. « alcoolo. » qu'elle ricane doucement, de l'ironie aussi, parce que des deux, elle s'approche sans doute bien plus de l'alcoolique que lui et sa gueule d'ange.

il lui prend la jambe, elle grimace et geint quand il applique l’alcool sur la plaie. c’comme une lame de feu qui lui rentre lentement dans la peau. mais ça fait du bien, aussi, la douleur qui soigne, se sentir plus vivant et plus mortel à la fois. puis il entreprend de bander la blessure, ses doigts qui dansent sur sa peau la plus timide des valses. l’impatience, le calme, ou la fatigue morose d’une journée qui ne semblait pas se finir prend soudainement le dessus de jo et ne résistant pas à l’appel de l’épaule d’arthur, elle y pose sa tête.

« je veux t’embrasser » aveu inattendu, celui qui ne s'explique que par la toujours complète absence de filtres. d'une femme contre un homme qui l'obsède de ses mystères, de son insolente invasion dans sa vie quand elle le veut le moins, et le plus, contradictoirement, et de cette première nuit, premier baiser, et de cette façon qu'il a de ne connaître d'elle ce que si peu, si peu, savent, et de la ligne de sa mâchoire, et ses lèvres qui la dardent, si proches, qu'elle détaille sans plus aucune gêne, qu'elle approche comme incapable de s'en empêcher. ce serait si facile, ce serait si parfait, mais- soupire. le menton tendu se rétracte, le front roule de nouveau contre l'épaule à la manière d'un chat qui vient réclamer ses caresses. « mais je ne le ferai pas. » regret d'une sagesse non voulue. « pas ce soir, pas comme ça. » sourire taquin, yeux qui se ferment, lourds de sommeils. elle sait qu'il ne l'aurait pas laissé faire. « et puis .. je l’ai déjà fait. c’est à ton tour, après tout, james bond. » finit-elle, presque râleuse, le nez qui plonge jusqu’au creux de sa nuque, et déjà, dans ses bras, elle dors à moitié.


Spoiler:


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Allegeance : Puisqu'il est ni plus ni moins le chef de clan des templiers, il se doit d'être un exemple de loyauté. C'était pourtant mal parti, lui l'électron libre, l'âme rebelle dans une famille qui ne vivait que pour le devoir envers autrui. Aujourd'hui, tous les regards et toutes les craintes sont rivés vers lui et il se doit alors de représenter l'union au sein de l'Ordre. Néanmoins, il met un point d'honneur à ne pas être l'homme derrière le bureau, celui qui tire les ficelles depuis son nuage paisible. Il met la main à la pâte et entend donner à son camp une efficacité jamais atteinte autrefois .
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Sujet: Re: ashes blowing in the air ✣ arthur 26.11.18 16:36 ()
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Incapable de céder à l’indolence, Jo continuait de se débattre contre un démon invisible. Maintenant qu’elle avait réussi à se débarrasser de l’adrénaline provoquée par son agression, elle trouvait refuge dans un humour sorti de nulle part. Elle plaisantait sur l’état de sa jambe, sans doute pour oublier la douleur qui la taraudait. Elle laissait sous-entendre qu’il avait l’habitude de s’occuper des demoiselles qui frappaient à sa porte, en quête du chevalier blanc. Y avait-il seulement une part de vérité dans cette remarque ? Que cherchait-elle à lui faire dire ? Devait-il rentrer dans son jeu ou lui expliquer combien c’était faux ? Arthur levait brièvement les yeux vers elle, interrogateur. Que pouvait-elle bien faire de cette information ? Elle n’oserait profiter de ce moment particulier pour lui tirer les vers du nez… Malgré lui, sa paranoïa revenait au galop et l’homme s’efforça de garder le silence. Il ne comptait plus le nombre incalculable de templiers blessés qu’il avait dû ramener au QG dans un piteux état. Certains d’entre eux, il avait dû s’en occuper sur le terrain. D’autres, il n’était arrivé que pour constater leur mort. La souffrance sous toutes ses formes faisait partie du quotidien de l’Ordre et si pour certains, c’était devenu une routine, Arthur ne s’y était jamais fait. Et là, ce soir-là encore, c’était différent. Jo n’avait rien en commun avec qui que ce soit. C’était une ombre fugace qui surgissait régulièrement dans sa vie pour le troubler. C’était la silhouette insaisissable qui dansait devant ses yeux pour mieux s’évader ensuite. Arthur avait beau tendre la main, elle n’avait cesse de lui échapper. Et voilà qu’elle était tombée à genoux devant sa porte. À sa merci, la voleuse, l’actrice, la joueuse. Mais il n’avait pu se résoudre à démêler enfin le vrai du faux.

Alors qu’il pansait la blessure de sa cuisse, il lui fit comprendre qu’il y avait de quoi noyer les mauvais souvenirs. Dans son appartement, Jo n’aurait plus à avoir peur. Si elle le lui demandait, il serait capable de monter la garde pour le reste de la nuit, afin qu’elle puisse fermer les yeux en toute quiétude. Il ne laisserait personne poser de nouveau la main sur elle, culpabilisant intérieurement de n’avoir pu empêcher cette première fois. Si le templier n’était pas en mesure de protéger son entourage, comment pouvait-il espérer sauver l’humanité ? Concentré, Arthur sourit à peine à sa petite boutade. Il s’appliquait à la tâche, résolument réfugié dans son rôle de soldat. Obéissant. Docile et raisonnable. Il ne pouvait se résoudre à laisser l’homme reprendre le dessus, parce qu’alors, il faiblirait. Il faiblirait devant de ce petit bout de femme volcanique et l’immensité du trouble qu’elle lui causait. Les quelques rares informations qu’il détenait à son sujet auraient dû le résigner et le refroidir, mais à ses côtés, il n’avait plus aucune volonté.

L’estomac qui se souleva brutalement, quand son minois vint rejoindre son épaule. Les mains qui vacillèrent légèrement, à l’aveu murmuré. Le cœur qui fit une violente embardée, choqué par la réciprocité tue. C’était la fatigue qui parlait, le choc qui embrouillait ses pensées, aurait-il dû croire, mais Arthur savait qu’au fond, la vérité venait de s’exprimer. Ses mains achevaient le pansement et ses yeux bleus dévièrent irrémédiablement vers le visage qui s’approchait. Un nouveau rebond, l’être entier qui frémit. Pourquoi le torturait-elle ainsi ? Jouait-elle encore de son charme, dans un moment où elle n’en avait pas besoin ? Pourquoi ne pas baisser les armes, le temps d’un soir ? Les lèvres tentatrices qui gravitaient près des siennes et le temps était suspendu. L’homme n’avait pas même le temps de songer à la pertinence du geste, puisqu’il savait déjà qu’il n’y résisterait pas. Mais la voilà qui s’éloignait déjà, retrouvant sa place attitrée sur son épaule avant d’expliquer que ce n’était pas le moment opportun. Quand est-ce que ça le serait ? Lorsque le monde serait sauvé ? Elle prenait encore tout à la légère, se réfugiant derrière un sourire fugace qu’il aurait voulu lui retirer aussitôt. Ses mains qui s’étaient resserrées sur le reste de bande se remirent lentement en mouvement, rangeant les outils dans la trousse de secours. Elle n’était pas dans son état normal, oscillant d’une humeur à l’autre. C’était sans doute la raison à cet égarement. En entendant son surnom ridicule, sa mâchoire se crispa légèrement, tandis qu’Arthur gardait le silence, comme si rien ne s’était passé.

Le soldat obéissant refit surface, quand il la sentit s’alourdir contre lui. « Tu es fatiguée. » marmonna-t-il, autant pour la convaincre elle que lui. Il la blottit de nouveau contre lui pour la soulever de terre. Peut-être qu’ils auraient les idées plus claires au petit matin. Peut-être pas… Le regard vide, Arthur déambula jusqu’à sa chambre. Le désillusionné faisait tout ce que son instinct lui dictait de ne pas faire. Alors qu’il mourait d’envie de la garder contre lui, il la déposa dans ses propres draps encore tièdes de la nuit inachevée. Alors qu’il voulait s’endormir près d’elle, il quitterait la pièce. Il crevait de l’embrasser comme elle l’avait réclamé, mais il n’en ferait rien. Obéissance, toujours. Étouffante, asphyxiante, douloureuse. Partir maintenant pour ne pas la regarder s’endormir et cogiter sur toutes les horreurs qu’elle avait subies et le réconfort qu’il aurait voulu lui apporter. Les mains qui remontaient méticuleusement la couverture sur son corps meurtri contrastaient avec la voix éteinte de son hôte : « Si tu as besoin, je serai à côté. » Loin, trop loin.

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Sujet: Re: ashes blowing in the air ✣ arthur 26.11.18 19:09 ()
ashes blowing in the air
If you ain't livin' in hell then how you gon' make it to heaven ? what goes up must come down, what comes around goes around. 'Cause this game is like a fucking trap, sometimes I feel like I'm stuck and I won't make it back.



Elle a l’aveu facile, ce soir. Rien ne semble plus compter que ce qui se passe dans sa tête, que ce qui l’entoure directement. Elle n’a plus la notion du passé, du futur, de la décence. Il n’y a que les battements du cœur, les envies soudaines, et elle le sait, jo, que c’est dangereux. Et pourtant elle tombe en plein dedans, les lèvres peintes de vérités velours qui viennent semer le trouble. Elle veut l’embrasser.

C’est innocent, c’est honnête. C’est un secret à peine dissimulé depuis la première fois qu’il se sont rencontrés, la conclusion que tout le flirt depuis n’a de manipulation qu’un vague effet secondaire. Elle se penche, elle se laisser séduire par l’idée, cherche l’accord, l’encouragement de se saisir de ses désirs, mais ne trouve rien que la honte. Que l’indécision. Qu’elle est sur le sol de sa salle de bain, en sang, les traces des larmes encore marqué au noir sur ses joues après la plus longue nuit de sa vie, un monde entier qui se dérobe sous ses pieds et plus que lui en certitude. Mais comment pourrait-il savoir, qu’il n’est pas qu’un autre symptôme de sa santé qui la délaisse. Comment pourrait-elle se jurer qu’elle est la même jo qui lui rentre dedans dans les soirées costumées. Variables inconnues. Ce n’est pas juste, pas la bonne manière, pas comme elle le voudrait si elle se l’avouait. Et lui qui se tient toujours aussi immobile, impassible. Puis elle se rétracte, rétame l’acide dans son estomac par un sourire parce qu’elle ne sait faire que ça, cacher, dissimuler dans le creux de son cou les espoirs déçus.

Le silence. Son silence la tue. L’achève. Pourquoi, pourquoi, rien, jamais rien, pas un indice, une parole, une direction. Elle se serait contenté d’un rien, d’une caresse, d’un sourire, une promesse d’un plus tard, mais rien. Autant flirter avec un mur. Elle s’effrite. Elle sait que le tourbillon dans la boîte crânienne est magnifié et dramatisé par milles par le manque de sommeil, elle sait alors elle se tait. Elle regrettera. Elle regrette toujours. Mais elle veut hurler, elle veut frapper contre ce torse et exiger un coup d’œil dans ce qui se trame dans sa tête à lui. Parle-moi, ne m’ignore pas, ne m’ignore pas, maudis-moi ou oublie-moi mais dis-le-moi.
You gat to let me know, should i stay or should i go.

Puis le corps trahi, encore, toujours, et s’affaisse pour la pousser dans les bras de Morphée. Elle lutte mais elle perd d’avance. « Tu es fatiguée. » Elle le déteste d’être si concentré, d’être incapable de le percer à jour, et l’adore de ne pas la repousser et la laisser se démerder avec ses bras et ses jambes qui ne lui répondent plus. « Ne m’ignore pas, you idiot. » marmonne-t-elle, les sourcils froncés, mais elle est déjà dans les airs et ne réalise qu’elle est dans un lit que lorsqu’elle sombre tout à fait au son de sa voix.


Il ait des nuits charades, des nuits en ruines aux contes défaits, où il pleut sur l’esprit des étoiles cramoisies, des soifs roussies, et pleurent sous les paupières des poisons qui loue des prières aux vipères. Il ait des nuits judas qui trahissent la paix promise et délivrent les pires périls et des ivresses damnées. De ses nuits, on s’éveille en gémissant, échoué sur les rives de la réalité avec des réminiscences des déchéances rêvées et l’arôme de la peur toujours accroché à sa peau qui luit. De cette nuit, de cette poignée d’heures dans l’inconscient, jo s’arrache avec les paupières grandes ouvertes et haletante.

Il lui faut plusieurs minutes pour que l’ingénue se resitue. Dans ses sous-vêtements dans le lit d’un autre et c’est le cadet ses soucis. Elle tâte et finit par dénicher un tee-shirt qu’elle enfile et lui va trois fois trop grand. Un pied, puis un autre, teste son équilibre et, une main sur ce qui peut la soutenir, elle boîte avec moins de difficultés qu’elle n’aurait cru jusqu’à la porte. Le soleil inonde le salon. L’anxiété au souvenir du désastre que fut le soir d’avant se dilue dans le calme du matin. La tranquillité dans la lumière tamisée avec le ronron du quotidien qui s’élève des rues la rassure. Son attention est alors attirée par les souffles mêlés sur le canapé où arthur somnole. En dessous de lui, sur le tapis, une boule de poil relève le museau pour dévisager la nouvelle venue. « Hey toi. » Une main tendue, le chien vint la renifler puis s’en va droit vers son bol. « Message reçu. Voyons voir où il garde tes croquettes. » Il. Arthur. Avant de s’éloigner pour la cuisine, elle s’approche de lui, se laisse quelques secondes pour détailler les lignes de son visage et remonter un coin de la couverture. Puis elle part à la recherche des croquettes qui finissent dans la gueule de Light tandis qu’elle s’attaque au café, indispensable.



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Sujet: Re: ashes blowing in the air ✣ arthur 26.11.18 22:13 ()
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Le silence était refuge et torture, réconfort et bourreau. Peut-être sans doute aurait-il préféré qu’elle ne dise rien, plutôt que d’exprimer des envies qui n’avaient pas leur place. Si tout au contraire, elles étaient parfaitement réciproques, Arthur ne pouvait se résigner à en accepter la réalité. Dans un tel contexte, il ne pouvait pas croire à sa sincérité. Jo venait de subir trop de difficultés, trop d’horreurs pour qu’elle pense seulement à l’embrasser lui, celui qui venait de la sortir de là. C’était à la fois attendu et irréel, si bien que l’homme choisissait de se raccrocher aux faits, en bon templier et historien qu’il était. Éreintée et sans doute rassurée, elle s’abandonnait dans ses bras et son hôte prit ça pour le signe qu’il était temps d’aller se reposer. Malgré ses remontrances à demi-mots, il la mena jusqu’à sa chambre pour la déposer dans son lit. Oh oui, il était certainement le plus grand des idiots. Aujourd’hui, encore pire qu’hier. Peut-être espérait-il intérieurement qu’elle le retienne ou qu’elle répète les mots qu’elle lui avait dits quelques minutes auparavant. Mais il n’en était rien. Comme prévu, Jo succomba à la fatigue et s’octroya le repos qu’elle méritait. Dès qu’il fut certain qu’elle était profondément endormie, il remonta la couette sur ses épaules et la laissa en paix, porte tout de même entrouverte par précaution. Arthur choisit de finir sa nuit dans le salon, yeux rivés vers le plafond, incapable de rejoindre Morphée. Il n’y avait qu’une autre personne qu’il voulait rejoindre et elle n’avait nullement besoin de lui, au fond.

La nuit fut éprouvante pour la victime, mais tout autant pour le sauveur nommé, imposteur inné. Allongé dans son canapé, il ressassait. Son corps était ici, sa tête dans la pièce d’à côté. Avait-il été le seul qu’elle était venue quérir, ou le dernier recours ? Cette visite inopinée était-elle le fruit du destin ou du hasard ? Une heure passa sans doute, avant qu’il daigne enfin fermer les yeux. Il redoutait que l’ombre lui échappe à nouveau, au moment où il s’y attendrait le moins. Elle était éphémère la silhouette, lui glissant toujours entre les doigts. Chaque fois qu’il croyait se rapprocher d’elle, elle se voulait inaccessible. Et quand il lui tournait le dos, c’est là qu’elle apparaissait par-dessus son épaule, pour mieux le hanter. Au final, toujours présente quelque part, dans les pensées ou les instincts. La lueur de l’aube ne suffit même pas à le tirer de son sommeil. La fatigue avait finalement eu raison de lui et il semblait parti pour de longues heures encore. Le froissement de la couverture sur ses épaules nues finit par éveiller sa conscience. Il entendit finalement des pas, suivies des pattes de Light, se diriger vers la cuisine. Les souvenirs de la veille lui revinrent aussitôt en mémoire et il se réveilla soudainement. Ébloui par la lumière du jour, Arthur se frotta les yeux avant de se redresser lentement. C’est alors que le doux parfum du café vint titiller ses narines. Il se retourna pour tomber sur la silhouette de Jo, dos à lui.

Elle n’était pas partie. Elle était là, dans son appartement, dans un accoutrement qui ne lui était que trop familier. Sur le coup, il ne put s’empêcher de regretter qu’elle ne porte pas son tee-shirt dans d’autres circonstances. Les regrets stupides d’un homme qui avait oublié de vivre. Il appuya son menton sur son avant-bras posé sur le dossier et resta d’abord silencieux, en profitant pour la détailler du regard. Bizarrement, Jo se fondait dans le décor, comme s’il ne lui était pas étranger. Ses gestes semblaient tout aussi assurés qu’avant. Avait-il imaginé le drame de cette nuit ? S’il avait dû faire le rêve d’un moment passé avec Jo, il n’aurait certainement pas eu ses allures tragiques. Arthur fut tiré de ses contemplations par Light venue lui léchouiller la main. Il lui adressa un sourire attendri, tout en flattant sa tête. Après avoir reçu ses caresses du matin, la chienne revint aussitôt traîner aux côtés de la jeune femme. « Je crois qu’elle t’aime bien. » dit-il sur un ton calme et détaché, pour signaler sa présence. Une chance, sachant que Light avait un certain instinct de défense à l’égard des créatures surnaturelles… Arthur consentit enfin à s’extirper du canapé, sans s’embarrasser d’aller chercher de quoi couvrir son torse. Il rejoignit Jo et passa derrière elle pour attraper deux tasses. Au passage, il constata qu’il souffrait des mêmes affections. L’estomac qui vacillait, le cœur qui déconnait, la tête qui ne réfléchissait plus. Des symptômes qu’il avait fini par oublier. Des élans inconscients et irréfléchis qui relançaient la machine rouillée de l’humain. Par crainte de faire des gestes inconsidérés, il finit par la laisser faire, s’appuyant contre l’îlot central. « Tu as réussi à te reposer ? » Le regard céruléen ne quittait pas le visage de son invitée éphémère. Pourquoi était-ce si compliqué ?

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Jo C. Duval
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Sujet: Re: ashes blowing in the air ✣ arthur 06.01.19 15:33 ()
( the sun came up )
temember when we couldn't take the heat I walked out, I said, I'm setting you free the monsters turned out to be just trees, when the sun came up you were looking at me.



Un coup d’œil à l’horloge du micro-onde lui indique qu’ils ne se sont, finalement, abandonnés à la nuit que quelques heures avant de laisser l’aube les bercer. Elle est en retard au travail. Même si elle part à la seconde, traverser Paris lui prendrait plus d’une heure. La poupée, pieds nus sur le parquet, qui s’imagine dans les rues bombées, qui s’imagine propulsée dans cette bombe ambulante qu’elle appelle sa vie, en tremble d’avance. Elle n’ira pas aujourd’hui, être Jo Invincible Duval. Elle ne pourra pas donner l’illusion, elle se demande si elle pourrait ne serait-ce que traverser un passage piéton dans cet état. Si la peur qui foudroie ses os s’en ira jamais.

Mais il y a un museau humide au creux de sa main, des rayons aux coins de ses yeux lunaires, du café qui coule dans la cafetière, un tee-shirt trop grand en seul vêtement, sa respiration endormie sur le canapé, et, jo, elle goûte à un plaisir poudré de paix. Bercée par une matinée hors du temps, hors du monde, elle ne remarque pas l’éveil de celui qui hante sa caboche. Toute la soirée lui apparaît à présent comme dans un rêve et elle a bien du mal à remettre les événements dans l’ordre, à trier les conneries qui ont pu passer à travers ses lippes et celles revisitées et fantasmées dans son inconscient. La seule chose claire qui en sort est, qu’elle a beau réfléchir à tous les scénarios, elle ne trouve aucune pirouette à lui dire à son réveil pour échapper à l’horrible jugement de la crétine qu’elle a été. Alors elle cherche sans succès des tasses sur le placard du haut, sur les pointes de son pied gauche, la droite râlant encore de tout effort.

« Je crois qu’elle t’aime bien. » La voix sereine l’a fait tourner les talons, et elle tâche de détailler sur ses traits dans quelles humeurs il se situait, mais c’est un chien réclamant son attention qui la distraie. Les doigts perdus dans la boule de poil, un rire s’échappe quand le visage est sous l’attaque de sa langue. « C’est réciproque. Comment elle s'appelle ? » assure-t-elle avant de se redresser. « J’ai toujours voulu un chien, mais ma sœur est allergique à toute sorte d’animaux de compagnie. » Ce qui était, jusqu’à il y a quelques années, le plus grand problème de sa vie. Douce ironie.

Il se glisse derrière elle (torse nu, le cruel, le malin, l’impitoyable qui ose embarrasser des joues qui réclament de s’y perdre de nouveau) pour attraper les tasses qui lui échappaient de quelques centimètres, et elle tente d’ignorer la tension qui comprime ses poumons et le palpitant en vrac. Tente d’ignorer ce qui est de plus en plus dur à faire taire. Ravaler la salive, regarder droit devant elle. Cacher le bordel à l’intérieur. Parce que ça servirait qu’à faire mal, parce que y’a pas d’issues, pas de versions où ils s’écorchent pas. Qu’elle a déjà fait trop de dommages, qu’elle essaie de se convaincre.

Et ça la désespère, quand il va s’assoir autour de l’îlot, et qu’elle l’observe tout en versant le café dans ses récipients recouvrés. Les sentiments polluants grondent, vexés d’être si maltraités, imposent leur vérité dans la caboche, imposent la clarté (pourquoi, jo la maligne, pourquoi sur son perron tu t’es retrouvé, pourquoi toujours dans son sillon tu finis par te traîner, pourquoi tu joues, pourquoi tu fuis, est-ce que vraiment, tu ne sais pas ?). Et merde. Elle a fait du putain de bon travail pour plus se retrouver là. Pompe dans la cage thoracique trop faible, trop malléable, une carapace qu’elle a même pas vu se désintégrer, trop préoccupé par les mystères derrières les iris anthracites du chevalier.

« Tu as réussi à te reposer ? » Elle s’accroche à ses mots, encore un peu de déni dans l’cœur. « Oui, merci, je me souviens à peine être arrivée dans ton lit. » Une fois pleine, la tasse est poussée jusqu’à son côté de la table. « Toi ? » Tressaut de culpabilité en repensant au canapé auquel elle l’avait condamné.

Café dans le gosier inspire du courage. « Arthur … A propos d’hier soir. Je suis désolée, pour, um, tout. T’avoir réveillé, viré de ton lit, avoir été si -, tu sais. » Chiante, dramatique, en pleurs, fragile, vulnérable. « Tu dois avoir des questions. » Comme toujours entre eux, mais aujourd’hui elle est prête à répondre. Les secrets perdent de leur importance, certains du moins. Ils ne protègent plus comme avant, non, ils ressemblent plus à un mur, à une prison maintenant.




Dernière édition par Jo C. Duval le 23.01.19 19:18, édité 1 fois
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Allegeance : Puisqu'il est ni plus ni moins le chef de clan des templiers, il se doit d'être un exemple de loyauté. C'était pourtant mal parti, lui l'électron libre, l'âme rebelle dans une famille qui ne vivait que pour le devoir envers autrui. Aujourd'hui, tous les regards et toutes les craintes sont rivés vers lui et il se doit alors de représenter l'union au sein de l'Ordre. Néanmoins, il met un point d'honneur à ne pas être l'homme derrière le bureau, celui qui tire les ficelles depuis son nuage paisible. Il met la main à la pâte et entend donner à son camp une efficacité jamais atteinte autrefois .
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Sujet: Re: ashes blowing in the air ✣ arthur 19.01.19 23:03 ()
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Le jour s’était levé sur des sujets futiles. Il n’y avait que ça pour rapprocher les deux aimants qui avaient tant joué à se fuir puis se retrouver. Quand il n’y avait plus le danger ou l’adrénaline pour les rapprocher, ils se raccrochaient à des détails qui n’avaient pas leur importance. Le chien d’Arthur avait toujours eu ce don de créer le lien, là où il n’y en avait pas. C’était ainsi avec les bêtes. Elles étaient tantôt le ciment quand les bipèdes décidaient d’être trop stupides pour se trouver des points communs, tantôt l’excuse quand ils cherchaient à se déchirer. Soumises au bon vouloir des êtres humains qui, pourtant, eux aussi commençaient à perdre de leur libre-arbitre. Ballottés entre mille mensonges destinés à assurer la survie de l’humanité. « Elle s'appelle Light. » se contenta-t-il de répondre, avant d’esquisser un sourire à l’anecdote familiale que venait de lui servir Jo. C’était peut-être la première chose vraie qu’elle lui avait confiée la concernant, hormis un prénom. Au fond, Arthur n’était pas même certain qu’elle s’appelle véritablement ainsi, mais il aimait croire que ce prénom court, intense et dénué des artifices de genre appartenait bel et bien à cet électron libre. Se dire qu’en pensant à elle, cette identité avait un véritable sens.

Sans pouvoir s’en empêcher, Arthur finit par la rejoindre dans la cuisine, prétextant de l’aider à trouver de quoi servir le café. Il avait du mal à s’extirper de son sommeil. Cet instant lui semblait à la fois palpable et hors du temps. Il aurait vraiment cru qu’elle puisse une nouvelle fois se dérober à lui. Cette fois aurait été peut-être la dernière fois, alors qu’il constatait qu’elle suscitait bien plus de choses qu’il ne l’aurait souhaité. Il préférait alors retrouver ses distances, la jaugeant d’un regard qui n’avait rien d’anodin. Il cherchait dans sa frêle silhouette des réponses qu’elle ne serait pas en mesure de lui donner. Parce qu’il n’y avait que lui pour se torturer ainsi l’esprit. Il était persuadé d’être seul dans cette illusion qui finirait bien par éclater. Le templier était trop fatigué des faux espoirs, trop las des déceptions qui ponctuaient sa vie depuis que le monde avait décidé de se retourner contre lui. Question posée, tandis que d’autres lui brûlaient les lèvres. L’homme les ravala, en gorgées de café frais. Si elle se souvenait à peine d’avoir atterri dans sa chambre, il se rappelait parfaitement du moment où il l’y avait mise. Le moment où il avait poussé la porte lui avait paru bien plus long et difficile qu’en réalité. Sourire rassurant qui voulait cacher la fatigue qui pesait encore sur ses épaules. « Parfait. » Il avait peur d’en dire plus, de trop parler et de briser le mirage. Mais entre eux, ça avait toujours été ainsi. S’ils ne se débrouillaient pas pour se mettre des bâtons dans les roues, le destin finissait par s’en charger.

Arthur sirotait lentement son café, se perdant dans le fort arôme et sa chaleur fumante. Ses iris dérivaient souvent à la volée, par-dessus la tasse, épiant l’invitée surprise qui semblait se plaire dans cet environnement étranger. Il n’avait pas envie de baisser les yeux sur sa cuisse encore meurtrie : il allait devoir s’en occuper bien assez rapidement. Il voulait juste oublier les raisons qui l’avaient poussée à frapper à sa porte, mais Jo parut déterminée à lui lancer quelques miettes de vérité. Elle manqua de le faire avaler de travers, elle et son épée de Damoclès sur la tête. Il y avait tant à dire, tant à demander. Trop d’interrogations, trop d’élans entre le templier méfiant et l’homme réveillé. Le dilemme le plongea dans le silence le plus complet. Quelques secondes durant lesquelles il ne quitta pas ses prunelles de chat. Elle venait de lui donner les armes pour faire éclater la bulle. Posant sa tasse sur l’îlot, il ne put réprimer le soupir qui franchit le seuil. N’avait-elle pas pu se taire ? Il en savait déjà suffisamment pour comprendre quelles étaient les circonstances de l’attaque, son issue et les répercussions sur Jo. Mais ce n’était pas ça qui le hantait. « Comment ? » finit-il par demander, du bout des lèvres. Comment t’en es-tu sortie ? Comment m’as-tu trouvé ? Aussitôt, son corps se pencha instinctivement par-dessus le comptoir, cherchant une proximité à travers le fossé qu’il allait certainement creuser. « Et pourquoi ? » Était-ce le fruit du désespoir ? Qu’avait-elle espérer trouver ici vraiment ? Les questions du templier pouvaient attendre.

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Sujet: Re: ashes blowing in the air ✣ arthur 23.01.19 23:33 ()
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Les volutes de fumées vrillent dans la tasse de café. Noir patibulaire relevé de deux sucres remués distraitement. Sa présence éparpillée.

« Comment ? Et pourquoi ? »

Sa langue humidifie ses lèvres en détresses. Elle a demandé des questions, il délivre. Alors elle tâche de discerner ce que réclame réellement l’homme. Le silence se répand avec aise alors qu’elle pèse ses mots, réfléchis à ce qu’il a déjà extrait entre deux sanglots et les trous qui restent à combler.

« Comment, comment je me suis échappée ? La chance, je crois ? y a eu un éclair, et ça l’a mise au sol. J’ai coupé mes liens avec le couteau dans, hm, ma cuisse ; et j’ai trouvé le poing américain- »

Pause soudaine. Pas prête à accepter la pulsion qu’a pris possession de son corps de poupée, pas prête à assumer la vengeance et la rage qui grondent encore.

« J’ai cru je l’avais tuée. J'veux dire, ça aurait dû la tuer. tout ce sang .. » pourquoi ça l’a pas tuée ? pourquoi elle veut retourner finir le job ?

« J’ai couru et la prochaine chose dont j’me souviens est d’être devant ton immeuble. » Incapable de mêler ses yeux aux siens, elle scrute sa tasse et les ténèbres infinies qui s’y déploient, une ride entre ses deux sourcils alors qu’elle se replonge dans les images qui s’imposent à elle. Puis elle comprend. Comment. Ce qu’il veut dire. Comment t’as su que j’habitais là.

« Je t’ai, peut-être, suivi chez toi, il y a quelques semaines. » Parce que tu sortais d’un putain de point de rendez-vous vox populi. Parce qu’elle croyait suivre un inconnu à capuche qui venais de fouiller une péniche hors-limite. Mais trois blocs plus tard, il a enlevé sa capuche. T’as enlevé ta capuche. Pourquoi toi. Qu’est-ce tu foutais là-bas. Comment t’as su pour la planque. Parce que des semaines ont passé et qu’elle n’a toujours pas conjuré la force de ramener ta gueule et ton exploration à sa sœur, parce qu’il faudrait expliquer qui t’es et ça, elle sait pas faire, le docteur. Et même maintenant, elle n’a pas la force de soulever le problème et de tout briser. Elle veut garder son hâvre, l’égoïste, si fragile soit-il.

Goulée de café. « J’avais besoin de me sentir en sécurité. Je me sens en sécurité avec toi. » Elle se damnerait de sa connerie. Un rire innocent s’échappe de sa gestuelle embarrassée. « ça paraît bête dit comme ça…, non ? »

Enfin, elle lève son minois vers lui. Le soleil éclabousse la tignasse du roi, encore mutine au réveil, dont les fils bruns se dressent sur le haut du crâne en défiant toute autorité. Et le rire s’accentue à cette vue. « Attend, tu as-, c’est très distrayant. » Elle brise toutes les frontières, jo, quand, du bout de l’ongle, elle replace la mèche insoumise dans le bon sens, une moue appliquée sur le visage mutin. Le geste anodin se prolonge, s’égare en tendresse. Le sourire moqueur se fait rêverie. Elle s’amourache de ses songeries lorsque ses yeux échouent dans les siens, avant de bifurquer sur les lèvres pincées. Désir zélé.

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Sujet: Re: ashes blowing in the air ✣ arthur 24.01.19 23:33 ()
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La replonger dans cette nuit d’horreur ne semblait pas être la meilleure idée qu’elle ait eue. Mais lorsque Jo lui avait proposé de répondre à ses interrogations, Arthur n’avait pas pu se retenir. Il y avait trop d’incertitudes qui entouraient cette histoire. Il ne s’était jamais attendu à la trouver dans un tel état sur le pas de la porte. Il suffisait de se remémorer de la scène de la veille pour qu’il sente ses entrailles se serrer. Ça n’aurait jamais dû arriver. Inconsciemment, le templier se sentait coupable. Comme s’il avait pu arrêter le démon avant qu’elle ne s’en prenne à elle. Si seulement l’Ordre était parvenu à éradiquer la menace plus tôt, la jeune femme n’aurait jamais eu à vivre ça. Elle était tombée à genoux devant lui, parce qu’il avait justement échoué. Mais ça, c’était une vérité trop difficile à exprimer, alors il préférait se positionner en spectateur. Recueillir ses ressentis pour espérer la rassurer, accepter sa colère et se flageller jusqu’à ce qu’elle parvienne peut-être à oublier. Sa cuisse serait de toute manière là pour lui rappeler douloureusement cet événement, les prochaines semaines. Alors il se taisait, l’imposteur, et attendait la sentence fébrilement.

Elle fut bien plus mordante qu’il ne l’aurait cru. Jo évoquait la chance, mais Arthur comprenait bel et bien que c’était la manifestation d’un pouvoir surnaturel qui lui avait permis de survivre. Il se souvenait encore des reflets bleuâtres qui couraient le long de ses veines, de l’étincelle qu’il avait reçu sitôt qu’il avait voulu poser les mains sur elle. Le Grand Retour ne l’avait pas épargnée, elle non plus. Dommage collatéral qui se trouvait affublée d’une capacité qu’elle n’aurait jamais dû avoir à supporter. Ses phalanges se resserraient nerveusement autour de la tasse, quand elle mentionna le poing américain qu’elle lui avait volé quelques mois plus tôt. Une preuve tangible de la double vie que menait son propriétaire, quelque chose sur lequel elle ne s’était pas encore penchée. Ou peut-être que si. Le sourire se perdait lentement sur le visage concerné. La rebelle avait toutes les réponses, sans même se poser les questions. Tout était là, sous son nez, mais l’incrédulité humaine subsistait. L’esprit cartésien n’était pas si facilement dupé, surtout au prix d’existences illégitimes. À son tour, Arthur se perdit dans les tréfonds de son café. Comment retrouverait-il le démon qui l’avait attaquée ? Il n’avait aucune information sur lui, si ce n’est qu’elle avait pris possession d’un corps féminin. Il ne serait même pas en mesure d’éviter une nouvelle attaque, si ça chantait à la vermine de retrouver sa victime. Il était totalement impuissant, c’était sans doute le plus déchirant. Le Chevalier du Roi pouvait bien encaisser toutes les agressions possibles, supporter des dizaines de vies meurtries, en sauver des centaines. Si celles qui comptaient le plus étaient hors de sa portée, à quoi bon ?

Puis le coup de glas. La révélation le laissa interdit, perdu. Le peut-être était seulement destiné à laisser planer le doute, là où il n’y en avait pas. Il ne lui avait jamais donné son adresse, la découverte avait forcément été volontaire. Mais pourquoi ? Si Arthur espérait intérieurement que les raisons en soient totalement personnelles, c’était tout bonnement impossible. Le grognement de mécontentement fut tout juste réprimé, tandis qu’il se frotta l’œil d’un geste anxieux. Le mensonge avait été cousu de fil blanc, depuis leur rencontre. Leurs premières paroles, elles-mêmes, avaient été érigé de secrets et de barricades. Comment en pouvait-il être autrement aujourd’hui ? Alors le regard azur se planta sur son minois embarrassé, sitôt qu’elle lui avoua se sentir en sécurité auprès de lui. Elle plaisantait. Il n’avait été là que pour ruiner ses opérations ou réparer les pots cassés. Mais la protéger, il en avait été incapable. Oui, ça paraissait bête. Il haussa les sourcils, l’air circonspect. En de telles circonstances… « Non. » Si. Mais c’était tout ce qu’il avait voulu entendre depuis le début. Et voilà qu’elle brisa la distance, s’autorisa les doigts rectificateurs dans sa tignasse embrouillée. L’homme se figea sur place, cœur battant. Elle n’en avait pas idée, n’est-ce pas ? Elle ne pouvait pas lire sur ce visage de marbre, combien elle le faisait chavirer. Elle ébranlait le roc, d’une main dans ses cheveux bruns. Elle rendait jalouse toutes les terminaisons nerveuses qui n’avaient pas eu droit à son effleurement éphémère.
Au moment où la main fine se retira, la sienne l’intercepta. Son pouce s’échoua au creux de sa paume. Sa peau avait beau ne plus être chargée d’électricité, elle provoquait toujours le même effet sur lui. Il la jaugea de nouveau et remercia le ciel qu’il y eut un comptoir pour les séparer. L’élan était violent. Arthur renouait avec un instinct qui s’était tu des mois durant, pour le bien de son rôle de soldat. Quelques mots, lui dire qu’elle pouvait venir frapper quand elle le voulait, qu’elle pouvait même ne plus jamais repartir. Une vérité si simple. Mais les mots s’étranglaient dans la peur et les caresses brèves servirent de grossière expression de ce qu’il ressentait intérieurement. « C’est toi qui es distrayante. » concéda-t-il, sourire coupable qui se dessina, quand il consentit enfin à libérer la menotte habile. Chaque échange se ponctuait toujours par une de ses illusions savamment orchestrées et cette fois-ci, Arthur redoutait qu’elle se termine trop tôt. Sa main retrouva la fermeté de la tasse remplie, ses lèvres trouvèrent refuge au contact du café brûlant. Ses iris se raccrochèrent aux siens, dernier recours avant qu’il ne finisse par se noyer pour de bon dans les méandres de ses désirs. « Promets-moi juste d'être plus prudente. » Détournement malhabile, tentative désespérée d'être celui qu'il savait très bien être.

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Sujet: Re: ashes blowing in the air ✣ arthur 25.01.19 12:04 ()
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Elle concède, elle avoue. Leur contradiction qui les étouffe depuis le début. Elle se sent en sécurité. C’est con. Depuis le début, elle a confiance, c’est pire. Elle se demande si ça aurait été différent s’il avait les flics sur elle, cette toute première soirée, quand le disco se mêlait à l’alarme incendie. Est-ce qu’elle serait venue ici hier soir s’il l’avait retenue et fait arrêter ? Il y a tous les signes contre elle, contre lui, contre eux. Ils devraient se fuir comme la peste, les deux idiots qui ne se croisent que dans les pires situations. Ils devraient considérer l’autre comme le chat noir de leur existence. Le blâmer, le fuir. Et elle, elle fait tout l’inverse. Laisser la lumière l’attirer à en oublier qu’elle va se crâmer.

« Non. » Menteur. Enjoliveur. Elle se sent bête et vulnérable. Mise à nue, de nouveau. Alors, quand elle lève la tête et aperçoit le problème capillaire, elle se laisse distraire, se laisse séduire par la tentation de glisser ses doigts dans sa tignasse. Il a l’air si humain, avec les traits de l’oreiller sur la joue, qu’elle en oublie tout. Toucher l’interdit. Se faire un peu plus mal en poussant sa chance. Se noyer pour voir combien de temps elle peut retenir son souffle avant de crever. Quand ses mirettes tombent sur la courbe de ses lippes, elle comprend qu’elle a atteint le point critique. Maudissant et bénissant le comptoir bloqué entre eux, seul barrière qui maintient la raison.
Après une minute de trop, elle retire enfin sa main à contrecœur, et cette fois-ci, c’est lui qui l’a retient. Peau contre peau, elle ne fait aucun effort pour briser le contact. « C’est toi qui es distrayante. » sa moue de poupée esquisse un sourire pour masquer ses prunelles enflammées. Mais il libère la belle qui s’en trouve perdue.

Il l’abandonne pour son café, le traitre, la laissant mitonner dans le bordel de ses émois. « Promets-moi juste d'être plus prudente. » Mais jo, elle n’accepte la retraite du chevalier. Elle envoie le monde au diable, assassine les centimètres et se penche par-dessus le comptoir, dans un équilibre précaire. En un souffle, ses lèvres effleurent les siennes, comme incertaines, cherchant une autorisation, goûtant à l’anticipation. Puis finissent par s’échouer et s’abandonner dans le désir, soudant son être au sien. Elle savoure les courbes voluptueuses, deux doigts frôlant la joue barbue. Combustion spontanée. Faire mourir toute la frustration sur sa bouche seulement pour découvrir, à son retrait, qu’elle n’est qu’encore plus grande. Lorsqu’elle se détache, elle ne peut que murmurer, son nez touchant encore le sien, cette confession. « J’ai peur que la prudence ne soit pas mon premier instinct. »

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Sujet: Re: ashes blowing in the air ✣ arthur 25.01.19 22:08 ()
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En l’espace de quelques secondes, Jo était devenue le centre de son attention. Ça n’avait plus rien à voir avec le récit qu’elle lui avait conté, avec l’horreur qu’elle avait subi la veille. Elle n’était plus une victime, elle ne l’avait jamais vraiment été. Imprudente, insolente, négligente, la poseuse de bombe s’était appliquée à démontrer tant de facettes qui aurait dû le faire fuir. Elle finirait par avoir leur peau à tous les deux, il se l’était dit un nombre incalculable de fois pour les quelques heures passées à ses côtés. Cette fois au bar, cette nuit d’Halloween, cette soirée de bienfaisance. Tant de moments qui auraient dû rester banals et qu’elle avait rendus inoubliables. Chaque fois, elle avait posé son empreinte, s’était infiltrée un peu plus dans l’esprit et dans la mémoire. Chaque fois, elle lui avait fait entrevoir combien il n’était pas fait pour la fréquenter. Elle avait probablement commis des actes répréhensibles, rébellion incarnée sous l’identité de la Vox. Elle était l’amie d’une amie, enchevêtrement de vies inopportun et trop risqué. Elle était la comédienne qui ne reculait devant rien, poison pour un ancien accro à la vie. Un portrait incomplet, aussi intrigant que dangereux, qui aurait dû le pousser à renoncer. Mais c’était la distraction, Jo. Sitôt qu’elle battait des cils ou lui lançait un sourire, il était là. Sitôt qu’elle tendait la main ou requérait sa présence, il tombait à genoux pour quelques secondes d’illusion. Elle attisait tout ce qu’il avait refoulé des années durant, pour sa santé mentale. Pour sa survie.

Une fois encore, Arthur fut incapable d’anticiper son prochain geste. Tout aussi volage et qu’insaisissable, l’oiseau n’avait cesse de papillonner devant lui. Et lamentablement, il tombait dans le piège. Pendu à ses lèvres, jusqu’à ce qu’elle décide de s’avancer. Soumis à sa volonté, jusqu’à ce qu’elle choisisse de mener l’action jusqu’au bout. Et quand les bouches se rencontrèrent, s’apprivoisèrent fébrilement, l’être entier s’enflamma aussitôt. Comme on réanimait une machine trop longtemps éteinte, tout reprit vie un à un, engrenage par engrenage. Le souffle fut momentanément coupé, l’épiderme se hérissa, et le cœur donnait la cadence sur une allure folle. Chaque parcelle de son être était en éveil, se repaissant d’une sensation trop oubliée. À peine eut-il le temps de réaliser qu’il embrassait Jo par-dessus le comptoir de sa cuisine, qu’elle se détachait déjà de lui. Les mains se refermèrent dans le vide, phalanges déçues, désir frustré. Seul son nez contre le sien lui permit de s’assurer que tout ça n’avait pas été un rêve. C’était ça. C’était ce qu’il avait voulu depuis leur première rencontre, depuis qu’il avait croisé son regard. C’était douloureux de s’en rendre compte maintenant, après qu’elle ait manqué de mourir des mains d’un autre. Elle arrivait quelques années trop tard, l’étincelle.
Jo se targuait d’un manque de prudence auquel il ne pouvait qu’acquiescer. Elle n’avait pas idée. Elle n’avait pas idée de ce qu’elle venait de réveiller. Elle ne pouvait pas lui demander de se contenter de ça. Pas maintenant. « Tu as tort. » souffla-t-il, presque à regrets. Elle avait incroyablement tort de le pousser dans ses retranchements. Il voulait retrouver cette proximité, cette connexion qui l’avait fait basculer, un instant plus tôt. Il refusait de perdre le contact. Sans rien dire, il se hissa sur l’îlot, franchissant le fossé qui les séparait. Son visage demeurait toujours proche du sien, nez à nez, de crainte qu’elle ne se dérobe à lui, comme elle l’avait fait tant de fois. Il retrouva la terre ferme, du bon côté cette fois, à quelques centimètres du visage qui l’avait fait perdre pied. Le visage était désormais accompagné d’une silhouette entière, fine et gracile, qui rendait sa carrure brute et mal dégrossie. Ses doigts trouvèrent sa nuque, pouce égaré près d’une mâchoire parfaite. Arthur se refusa de réfléchir une seconde de plus, barricadant la raison intrusive. Il s’empara de nouveau de ses lèvres, exprimant toute l’avidité et l’assurance qui lui avait fait défaut. Les lippes teintées d’un arôme de caféine, la chaleur d’un corps tiré d’un sommeil réparateur. L’effet fut immédiat. La même ignition, délicieuse, douloureuse. Pourvu qu’elle ne recule pas, qu'elle ne s’éloigne. Jamais.

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Sujet: Re: ashes blowing in the air ✣ arthur 29.01.19 19:17 ()
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Sujet: Re: ashes blowing in the air ✣ arthur 10.02.19 21:31 ()
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Sujet: Re: ashes blowing in the air ✣ arthur 18.02.19 17:00 ()
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