Les révolutionnaires ont attendus patiemment. Que les flics s'en aillent, que les sirènes se taisent. Il n'y a plus que le bruit de leurs pas dans le couloir et celui des clés qui tintent en ouvrant la porte. Le silence. Respectueux, lourd de sens, emprunt de tristesse. Ils sont plantés là, dans l'entrée. Le gorge serrée et les paupières qui papillonnent, la mort la happe une nouvelle fois. Une claque métaphorique qui embrase sa joue avec une réalité déroutante. Et pendant un instant, quelques secondes, le cœur loupe un battement quand elle réalise que plus jamais elle ne verra Fabrice. Alors la colère, sinistre amie, déferle  dans son esprit. Apeurée, le chagrin se tapi dans un coin. « Je vais fouiller sa chambre. » Elle murmure Adèle. C'est bête. On ne peut réveiller les morts.

C'est une pièce dénudée de vie qui se dessine devant ses yeux. Le mobilier y est sommaire. Une armoire entre ouverte, un lit défait, une chaise recouverte de fringues dans un coin. Il n'y a rien d'accroché sur les murs blancs. Juste une photo de Fabrice et de sa fille posée sur la table de chevet. A côté une petite lampe qui semble avoir fait son temps. Elle soupire Adèle et pose ses fesses au bord du lit. Le vide pourrait sembler triste pour qui ne connaissait pas l'homme. Campion était simplement quelqu'un qui se contentait du stricte minimum, de ce qui était utile. Les autres pièces reflétaient moins ce côté de sa personnalité car empruntes et colorées de la présente d'Alisha. Son pied bute contre quelque chose, elle se penche et ramasse un carnet à l'allure innocente. Tandis qu'elle en caresse la couverture, Jo entre dans la pièce et murmure des excuses qui n'ont pas lieu d'être. « Trouvé quelque chose d'utile ? » Elle hausse les épaules. « Seulement ça. » Qu'elle lâche en lui tendant sa maigre découverte.

Vous vous divisez au sein de la maison. Une partie qui part fouiller la chambre tandis que tu te diriges naturellement vers le bureau en compagnie de Clarisse et d'Aymeric. Regard qui se pose sur le bureau en chantier. Il y a les dossiers qui trainent sur celui-ci. Et puis il y a cet ordinateur qui traine au milieu de tout ça. Alors c'est presque naturellement que tu te diriges vers lui. Une fausse manip était si rapidement arrivée. Tu comptes bien qu'ils n'en découvrent pas trop. Si tu cherches à comprendre les raisons de sa mort, tu espères bien qu'ils ne découvrent pas la vérité. Ou peut-être que si, tu ne sais plus vraiment. C'était trop compliqué. Bien trop compliqué depuis qu'il était mort. Tu supportais pas l'idée qu'ils puissent mourir pour cette vérité qu'on leur cachait. Mais tu comprenais pourquoi ils ne pouvaient pas savoir. Ca serait trop dangereux dans les mains de tout un peuple, bien trop dangereux. Alors ils continuaient de s'attaquer à plus gros qu'eux.

Ordinateur qui s'allume alors que discrètement tu zieutes sur ce que peut trouver Aymeric qui est à tes cotés. Espérant qu'il ne sera pas celui mettant la main sur une chose un peu trop importante.

Citation :

baz : ordinateur ; aymeric : dossiers ; clarisse : poubelle