Membre de la première heure, Lily est touchée par la nouvelle qui vient de lui tomber sur la tête. Perdre quelqu'un de la révolution, c'est toujours quelque chose de dur a avaler. Perdre quelqu'un qui a fait parti des fondements comme elle, ça en devient une catastrophe. Elle a envie, comme les autres de trouver des indices, le coupable pour le punir de cette mort. Elle est bien décidée la gamine à retourner toute la capitale pour avoir ses réponses. Elle a suivit les ordres, sans rechigner pour une fois et sans s'opposer. Tous au point de rendez-vous, lui a t-on dit. Elle a enchaîné les pas si rapidement qu'elle en est arrivée dans les premiers. Au loin, elle aperçoit Siam avec qui elle a fait plusieurs fois équipe au cours de ces derniers mois. « Comment vas-tu ? Cela fait un moment qu'on ne s'était pas vu... » Banalités échangées pendant que la gamine attend que les autres les rejoignent. Elle regarde autour d'elle dans l'espoir de trouver quelques indices. « J'aime pas cette ambiance. » Une ambiance lourde à en crever. Les visages fermés en attendant d'en savoir plus sur les missions qui vont leur être confiées. Elle ne sait pas ce qu'elle va devoir faire Lily, ni où elle va devoir aller. Mais elle espère bien que quoiqu'il se passe, elle aurait des réponses à ses questions, tout comme ses compagnons surement. Elle a envie de fuir la gamine plutôt que de rester là mais déjà, les autres membres de la Vox commencent a affluer. Plus question de faire marche arrière. Elle se fait toute petite dans un coin et tente de ralentir son cœur qui tambourine un peu plus vite que d'habitude. L’excitation de se mettre en quête de vérité. Les réponses n'ont plus qu'à tomber entre leurs doigts.

Elle s’était glissée parmi la foule, silencieuse. Elle observait les visages, les traits tirés, la colère, les larmes ravageant les joues. Il y avait aussi cette atmosphère, pesante. Et Enyo, elle s’y sentait merveilleusement bien. N’était-elle pas celle à l’origine de tout cela ? Pourtant, personne ne l’avait soupçonnée. Parce qu’elle s’est rapprochée de la fille du défunt, parce qu’elle avait sa place au sein de la Vox, quoi qu’en disent nombre de personnes. Elle avait fait son trou la Guerre, elle avait gagné confiance et puissance dans la discrétion dans laquelle elle s’était drapée. Tout aurait presque être parfait. Sauf cette putain de nouvelle.  Les révolutionnaires étaient plus tenaces que des pitbulls, elle devait le savoir la journaliste. Et ils avaient proposé de fouiller les affaires de feu Campion, d’aller voir à la morgue. Enfin, pour l’instant, ils piaillaient, piétinaient sur place. Ils attendaient les ordres. Un beau chaos organisé. Un instant, Enyo eut envie d’y glisser son grain de sable. Un instant, elle eut envie de mettre le feu à la poudrière, et de les regarder hurler, s’entre-tuer. Des bêtes assoiffées de sang… Ils ne valaient guère mieux que cela, mais c’était aussi la raison pour laquelle Enyo les aimait. Elle les aimait tellement qu’elle voulait les laisser dans l’ignorance.

Elle s’installa sur une chaise, croisa les jambes et les bras. Elle ressemblait à une statue ainsi, pourtant, ses yeux furetaient, s’attardaient sur les détails. Elle était la Guerre, elle avait cette stratégie dans la tête, bien que le seul but soit de détruire. Ou d’empêcher les vérités d’être déterrées, si celles-ci n’allaient pas dans son sens. Ce n’était pas le moment. Mais bientôt… Bientôt Enyo sera leur sauveuse. Parce que jamais elle n’avait écouté les ordres des Olympiens concernant les révolutionnaires. Et jamais elle ne les écouterait…

La réunion n'a pas pris la tournure espérée. Les Duval pensaient en profiter pour mettre un coup de pied dans la fourmilière. Secouer les esprits et créer à nouveau le dialogue qui leur faisait tant défaut ces derniers temps. Adèle voulait que les questions fusent et qu'ensembles, les révolutionnaires tentent d'y répondre. Comme avant. Comme au premier jour. Mais Anthony avait raison, le moment était mal choisi. Fabrice était mort et au delà du groupe, au delà de la vérité, il fallait penser à Alisha. Connaissant sa fille, elle n'allait pas pleurer bien longtemps. Il faudrait veiller sur elle et, avouons-le, la surveiller pour ne pas qu'elle mette sa vie en danger. Les révolutionnaires quittent la pièce au compte goutte. Sans un mot la jeune femme échange un regard avec Anthony, elle comprend bien le reproche informulé mais n'en baisse pas moins les yeux ou ne fait mine de s'excuser. On ne peut pas continuer ainsi sous peine de voir la Vox Populi se scinder en deux. Ils le savaient. Lasse, Anthony secoue la tête. De son côté Adèle soupire. C'est ensemble qu'ils suivent les retardataires au dehors.

* * *

Ça trépigne d'impatience, on baigne littéralement dans une l'atmosphère électrique qui met à mal le plus contenu des hommes. On lui jette des regards exaspérés qu'elle ignore obstinément. En tant que leader, c'est Anthony seul qui donnerait les instructions ce soir. Entourée de @Jo C. Duval et @Fantine C. De Stahl, Ad attend comme les autres qu'il prenne la parole.