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**Grazyna O. Shadowsky** the last young renegades

Les Hauts et Les Bas

GRAZYNA ✧ ARTHUR ✧ CAMILLE

Ce soir vous n'êtes que seule avec vous même parcourant les ruelles de l'arrondissement. Vous venez de quitter le boulot, après votre quart de service, la nuit est là, il est tard, mais vous n'avez pas envie de rentrer chez vous. Du moins, vous pensez que vous êtes dans les ruelles de la ville. Vous pensez que vous avez fini votre quart de travail, vous pensez tout cela, mais rien n'est vrai. Bien entendu, vous avez véritablement marché plusieurs centaines de mètres, mais vous êtes prises dans une illusion. Et elle est si bien maîtrisée que vous n'en avez vu que du feu pour le moment. Vous pensiez qu'il n'y avait plus personne au Moulin Rouge, qu'il était l'heure pour vous de vous en aller, puisque vous n'étiez pas de fermeture, que cela avait échoué à quelqu'un d'autres. Mais en vérité, il est en train de vous faire marcher à fond, usant de ces pouvoirs dans un lieu public, parce qu'il s'en fiche de tout ce qui l'entoure. Pourtant, personne ne se rends compte qu'au bout du compte, vous êtes prises dans cette illusion. Personne ou presque, car votre démarche reste bizarre, et puis, il vous suit, il vous guide comme sa petite marionnette, parce que c'est ce qu'il veut. Vous pensez marcher dans les rues, mais en réalité, il vous a fait monter un immeuble haut de plusieurs étages, alors que vous pensez toujours être sur le plancher des vaches. Ce visage, vous l'avez vu, c'est un client a qui vous avez servi un verre et à qui votre accent slave a plu plus que de raisons. C'est presque de la folie mais c'est bien de cela qu'il s'agit. Il vous mène par le bout du nez, parce qu'il vous a choisi comme cible, une cible facile qui n'a plus de famille, plus d'attaches dans ce monde. Vous faites une parfaite cible que personne ne retiendra, comme une belle jeune femme gavée de la vie qui se sera jetée du haut d'un immeuble. Mais finalement, il lève l'illusion, alors que vous êtes sur le rebord du toit du bâtiment. La chute vous sera fatale, mais il s'en fout, il veut juste vous montrez de quoi il est capable, parce que c'est un dieu, et il vous le dit de façon ouverte, sans aucune ambiguïté. Vous ne comprenez pas ce qui se passe, d'un coup vous vous êtes retrouvées de la rue à ce toit, comme téléportée, alors qu'en fait, c'était l'illusion qui vous a donné cet effet là. Bref, il vous laisse choisir entre l'adorer et sauter du haut de cet immeuble. Vous ne vous êtes jamais résolue à sacrifier votre misérable vie jusqu'à présent, alors, vous vous soumettez à sa volonté. Et il vous laisse là, vous laissant donc le choix de sauter puisque vous êtes en position ou simplement de retourner en bas en passant par l'intérieur du bâtiment. Lui, il a déjà fait son choix et disparaît rapidement, sans doute fier de son oeuvre du soir. Mais vous, vous restez là, sans rien comprendre, il y a quelques choses qui vous échappe. Vous ne savez pas si ce type est un rigolo, ou s'il est sérieux. Alors vous restez là, vous décidez de vous asseoir sur le rebord, pour contempler le chaos qu'est devenu cette ville, sans vous rendre compte que d'autres personnes arrivent.

@Arthur M. Leroy @Camille V. Rousseau

**Arthur M. Leroy** the last young renegades

we're only humans after all

@Grazyna O. Shadowsky @Camille V. Rousseau

Quand la jeune femme l’avait brièvement bousculé, Arthur n’avait pas tout de suite compris. Il s’était retourné, les sourcils foncés, en attendant qu’elle s’excuse pour lui adresser un sourire. Surtout qu’il lui semblait la reconnaître de quelque part, même s’il était incapable de situer le lieu et le moment. Mais elle avait poursuivi son chemin, comme si aucun contact ne s’était fait. Elle avait l’air ailleurs, la demoiselle, complètement dans son monde. Elle ne prenait même pas la peine de regarder droit devant elle ou de créer un contact visuel avec les personnes qui l’entouraient. On pourrait croire que lorsqu’on habitait à Paris, on était habitués à n’exister aux yeux de personne. Mais ce n’était plus la normalité, Paris était tout autre depuis des années, Paris bouillonnait. Light s’était également arrêtée et humait l’air, intéressée par son environnement. C’est pourquoi le templier attarda quelques secondes de plus son regard sur la silhouette, jusqu’à ce qu’il détecte les anomalies. Elle venait non seulement de s’engouffrer dans un immeuble des plus inertes, sans se soucier de son état. Et surtout quelqu’un était en train de la suivre. Une ombre discrète accompagnait ses pas, et surtout, elle semblait avoir une emprise sur elle, sans même qu’il y ait un échange. Arthur avait appris à être prévenant, mais il faisait surtout confiance à son instinct. Et son instinct était en train de lui dicter que quelque chose ne tournait pas rond. Poussant un juron silencieux, il fit volte-face et entreprit de filer les deux personnes jusqu’à leur destination. Au pire, il tomberait sur un squat de junkies, au mieux sur un couple plutôt distant qui rentrait chez eux. Mais tandis que la jeune femme grimpait inlassablement les marches, se dirigeant vers les étages supérieurs, la méfiance d’Arthur s’intensifia. Les deux silhouettes étaient toujours les mêmes, véritables fantômes dans une bulle hermétique. Quand il comprit qu’elle comptait aller sur le toit, le sang du Chevalier du Roi ne fit qu’un tour. Il dégaina son téléphone et textota en urgence sa cousine, enfin dans ce cas précis, c’était plutôt l’ange qui l’habitait. Il allait peut-être avoir besoin de renforts surnaturels, car il était de plus en plus persuadé d’avoir affaire à une âme malveillante.

Le dernier étage se rapprochait et Arthur redoubla de prudence. Il avait laissé un peu plus de distance avec eux, même s’il demeurait suffisamment proche pour intervenir en cas de besoin. Au moment où il ouvrit la porte qui menait au toit, il tomba sur la jeune femme au bord du vide, et ce qui devait être un démon – ou peut-être un dieu aujourd’hui – face à elle. Il avait désormais adopté une position de supériorité. Il se croyait grand, tout-puissant tandis qu’il la berçait certainement d’illusions. Mais alors qu’il comptait s’approcher, l’homme décida qu’il était temps de partir. Arthur se cacha en toute hâte derrière le mur qui soutenait la porte des escaliers. Le bourreau abandonna sa victime à son triste sort, à quelques centimètres à peine d’une mort certaine et imméritée. Celle-ci lui tournait le dos et venait de s’installer sur le rebord, les pieds dans le vide. Arthur était prêt à intervenir, jusqu’à ce qu’il distingue un bruissement d’ailes dans son dos. Il fit volte-face et se retrouva nez à nez avec Camille, comme si elle l’avait suivi depuis le début. Il ne s’y ferait jamais. « Je pense qu’on a un surnat’ d’illusions. Je l’aurais bien suivi, mais on a une demoiselle potentiellement en détresse. » Il désigna du coin de la tête la silhouette, un peu plus loin. « Je crois qu’on va avoir besoin de tes talents. » Sans rien ajouter, il finit par se rapprocher de l’inconnue et tenta une approche d’une voix douce pour ne pas la surprendre, dans un endroit aussi risqué : « Excusez-moi, mademoiselle. Ça va ? » Il esquissa un faible sourire, réfléchissant au mensonge le plus convaincant. « Vous avez fait tomber ça, je crois, et quand on vous a vu monter si haut, on s’est un peu inquiétés. » Il tourna la tête vers Camille. Pourvu qu’elle ait quelque chose auquel elle ne tenait pas trop à léguer pour le bien de l’alibi.

- a game of shadows, shall we play ? -

**Camille V. Rousseau** the last young renegades

Trop de questions, trop d’interrogations, Vehuhiah s’était enfermée dans sa chambre depuis le début de la journée. Sa tante avait bien tenté de l’en sortir, à grands renforts de propositions de visites, sorties, et nourriture, mais la gamine, elle avait besoin de s’isoler, pour réfléchir à ses actes. Avoir caché sa nature, son identité, à un autre archange était en soi… Dégoûtant. Pourtant, aucun regret, aucun remords de sa part. Elle estimait avoir fait ce qu’elle avait à faire, pour s’assurer de la loyauté du Destin envers les templiers, d’autant plus qu’à aucun moment il ne lui avait posé la question. L’archange ne s’était que rarement embarrassée de sentiments au cours de son existence. C’était ce qui lui avait permis de toujours continuer de l’avant, malgré les multiples intimités et esprits violés. Elle avait découvert les plus sombres secrets de beaucoup d’alliés, mais aussi d’ennemis. Elle avait usé de son pouvoir pour en apprendre toujours plus. Désormais, elle n’avait plus besoin de cela pour cerner son interlocuteur, quel qu’il soit. Elle était ce type d’anges que beaucoup devaient haïr, et en qui si peu avaient confiance. Cependant, si c’était ça le prix à payer, elle recommencerait et continuerait.

Une sonnerie la tira de ses pensées, de ses triturations d’esprit. Un message venait de lui parvenir. Finalement, les téléphones étaient une merveilleuse invention, que Vehuhiah avait appris à utiliser à l’époque de sa conception. Certes, jusqu’ici, ce n’était que la partie théorique qu’elle avait ingérée, cependant, depuis quatre ans, elle avait bien pratiqué… La fonction GPS était tout bonnement un chef d’œuvre, et c’était certainement ce qui lui permit d’arriver dans les temps sur les lieux du crime… Ca et sa téléportation, quand même. L’être maléfique ne semblait plus être présent, mais l’inconfort ressenti par Vehuhiah lui fit savoir qu’il venait tout juste de partir. Timing parfait… Enfin, elle n’aurait eu qu’à engager un combat le cas échéant. C’était dans son ADN, d’être une soldate… « Je me chargerai de la traque plus tard, on s’occupe de l’humaine en premier lieu. » Elle quadrillerait la zone plus tard, elle qui faisait passer l’humanité avant tout. « Il va falloir lui faire oublier tout cela, ou à défaut, réadapter sa mémoire. » Lui faire considérer que tout ceci n’était qu’une invention de son esprit, puisque l’archange ne voulait pas en arriver au point de non-retour. Et puis, le chef des templiers ne la laisserait pas faire…

Elle laissa la partie discussion à son cousin, observant les alentours. Ils étaient dans une position délicate, à si grande hauteur. Mais la gamine pouvait sécuriser le tout, si on lui en laissait l’occasion. Ce qu’il lui faudrait, c’était capter le regard de l’humaine, et créer un sol à l’aide de son pouvoir. Il y avait des métaux autour d’elle, la matière première ne sera donc pas un souci… Un sourire aux lèvres, elle rentra dans le jeu d’Arthur, détachant le bracelet offert par sa tante : « On a trouvé ça à côté de la porte en bas, après votre passage. » La mettre en confiance, faire en sorte qu’elle tourne la tête vers eux… Bingo ! Quelques secondes, et Vehuhiah n’eut pas besoin de plus pour créer un plancher sous les pieds de l’inconnue. De quoi l’empêcher de sauter, d’autant plus que la surface sera malléable à souhait pour l’archange. Dans la limite de la puissance et l’endurance disponibles bien évidemment. Et il ne fallait pas oublier qu’elle avait une autre mission, nettement plus cruciale une fois la femme hors d’état de possible saut dans le vide…

**Grazyna O. Shadowsky** the last young renegades

Les Hauts et Les Bas

GRAZYNA ✧ ARTHUR ✧ CAMILLE

De toute évidence, vous n'aviez rien compris au film, à la conclusion de celui-ci, à moins que ce ne soit pas vraiment un film dans ce cas là, votre esprit était totalement perdu dans ses propres méandres. Vous ne compreniez rien de ce qui venait de vous arriver. Vous marchiez dans la rue et tout d'un coup, vous vous étiez retrouvée ici en haut de cette immeuble, prête à vous jeter dans le vide, comme si cela était une évidence. Le type qui s'était joué de vous désirait agir de la sorte, pour que votre mort ressemble à un suicide ordinaire, pour que vous vous jetiez en bas, tête la première, mais si votre esprit était torturé, si votre coeur était brisé, vous vous étiez promis intérieurement de ne jamais mettre fin volontairement à vos jours. C'est pour cela que vous vous étiez assise sur le rebord du toit, pour contempler la vue, mais pas pour sauter. Quoique, après tout, pourquoi pas, n'est ce pas ? Vous saviez très bien que vous ne manqueriez à personne, puisque personne ne se soucie de vous, absolument personne. Vous êtes si insignifiante dans cette gigantesque Paris, comme un vulgaire grain de sable sur une plage, confondue avec des milliers d'autres, alors si vous disparaissiez, personne ne s'en rendrait compte, sauf peut être votre patronne actuelle qui se demanderait bien où était son employée. C'est alors qu'une voix vous tira de vos rêveries. Est ce qu'il y avait seulement quelqu'un ? Vous n'en étiez même pas certaine à vrai dire. Tout cela n'avait plus de logique. Mais la voix de l'homme était différente de celle du précédent. Il vous demandait si vous alliez bien, comme si cela ne se voyait pas, disant que vous aviez perdue quelques choses, disant faussement qu'il s'inquiétait pour vous. Mais personne ne s'inquiètes pour vous, alors vous doutiez même de sa présence ici. Sans doute était-il une apparition, une illusion comme ce qui avait été le cas jusqu'à présent. Alors vous retourniez la tête sans lui répondre. Mais il y avait quelqu'un d'autres. Vous auriez juré avoir entendu un bruissement d'ailes, mais il n'y avait pas d'oiseaux, rien, sans doute que votre esprit était encore en train de vous jouer un tour. Sans doute que vous n'étiez même pas en haut d'un immeuble. Sans doute que vous étiez en train de dormir dans votre vie et que donc vous réveillerez en sautant du haut de ce toit. La jeune femme parla alors. Elle vous tendait un bracelet que vous n'aviez jamais vu comme pour vous trompez d'avantage.

" Ceci ne m'appartient pas, vous devez faire erreur. "

Puis machinalement, vous vous grattiez la nuque, laissant entrevoir la marque au fer rouge que vous aviez pu subir avec la Clavis Aurea. Si votre visage leur disait quelques choses, peut être que cela leur fera comprendre qui vous êtes véritablement, une âme en peine qui n'a pas l'intention de mettre fin à ces jours mais qui pourtant va vouloir le faire parce qu'elle ne se croit pas en haut d'un immeuble. Alors vous preniez appui sur vos bras. Ce rêve ne vous plaisait plus, vous vouliez y mettre en terme. En vous écrasant en bas sur le sol, vous pourriez vous réveillez, et commencer véritablement votre nuit de sommeil.

@Arthur M. Leroy @Camille V. Rousseau

**Arthur M. Leroy** the last young renegades

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@Grazyna O. Shadowsky @Camille V. Rousseau

C’était presque devenu un réflexe d’intervenir de la sorte auprès des humains. L’Ordre n’avait pas tellement de protocole à suivre. Dans le cas d’Arthur, c’était instinctif. Quand ses entrailles lui dictaient que quelque chose ne tournait pas rond, il avait rarement tort. La demoiselle semblait perdue entre illusion et réalité. Elle ne distinguait sans doute plus ce qui était vrai du fruit de son imagination. C’était des démons les plus dangereux, ceux capables de faire apparaître l’inexistant. La manipulation mentale et psychologique était l’une des pires menaces dans un monde qui n’avait eu cesse d’osciller entre rationnel et inexplicable. C’était bien la raison pour laquelle le Secret devait demeurer à tout prix : parce que l’esprit humain ne serait certainement pas en mesure d’accepter la vérité. Que dirait l’inconnue si toutefois elle se rendait compte de ce qu’elle avait failli faire ? Sans même qu’elle ne l’ait vraiment souhaité. L’archange lui suggéra qu’il allait certainement falloir jouer sur sa mémoire et Arthur avait acquiescé sans l’ombre d’une hésitation. Il préférait encore jouer les bourreaux quelques secondes de plus, enfoncer un peu plus l’humaine dans l’ignorance plutôt que de la laisser avec une mémoire qui lui jouerait des tours. Il fallait faire confiance à ses propres souvenirs, mais qu’en était-il quand ceux-ci étaient fabriqués de toutes pièces ? La folie guettait les plus incertains. Les deux intervenants choisirent la carte du hasard, de l’objet fortuit retrouvé sur le passage de la demoiselle. C’était encore le meilleur moyen de l’approcher sans créer de soupçon. Il fallait rapidement la mettre hors de danger, ensuite, c’était du gâteau. Un geste peu anodin, mais qui désormais faisait partie de la routine. Arthur tiqua à peine quand Camille lui présenta le bracelet que lui avait offert sa mère. Judith était capable d’être vexée si toutefois sa nièce adorée avait été suffisamment négligente pour perdre ce présent. Évidemment, l’inconnue réfuta la propriété du bijou. Le templier resta concentré, parce qu’il avait vu le sol se former sous les pieds de la jeune femme. Si par mégarde, elle se laissait glisser, elle ne tomberait pas dans le vide. Il fallait continuer d’attirer son attention, juste le temps qu’elle remette les pieds sur terre, dans tous les sens du terme.

« On pensait vraiment que vous l’aviez fait tomber. Dommage pour sa propriétaire. » D’un geste de l’index, il invita l’archange à ranger le bracelet, avant que son regard tombe sur la marque qu’elle portait sur la nuque. La Clavis. Même dans l’outre-tombe, cette secte pourrissait encore les esprits. Discrètement, sa main gauche se ferma dans un poing agacé. Comment avaient-ils pu laisser faire ça ? Le souvenir de la scène des cadavres retrouvés lui flanqua un désagréable frisson qui le déconcentra assez longtemps pour que la jeune femme ne finisse par prendre appui sur le rebord. Même si elle ne risquait pas grand-chose, il suffisait d’un pas de trop pour que le sol créé par Vehuhiah ne soit plus. Elle n’était pas sortie de son rêve. Elle était sur la frontière et ne parvenait pas à savoir quel pas exécuter. Laissant Camille se charger de manipuler le paysage à leur avantage, il eut le réflexe de tout humain et se précipita pour attraper la taille de Grazyna. « Désolé, je ne peux pas vous laisser faire ça. » Son calme apparent aurait surpris n’importe quelle personne normale, mais heureusement, à cet instant précis, aucun des trois n’était quelqu’un de normal. « Vous n’êtes pas dans votre état normal. » Essayer de la rationnaliser, même s’ils feraient leur boulot sur sa mémoire ensuite. Hors de question de la lâcher. « Je vous ai vue quitter ce restaurant. Je crois que quelqu’un a profité de cette longue journée pour vous tromper. » Qu’elle l’interprète de la façon qu’elle souhaitait. Le plus sûr était toujours de rester vague et de laisser les autres faire leur propre conclusion. À chacun sa manière de faire le lien. « On va descendre de là tranquillement et reprendre ses esprits. » Il jeta un œil à Light qui vint renifler la main de l’inconnue. Une truffe humide et amicale sur sa peau, on ne pouvait pas inventer cette sensation-là.

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**Camille V. Rousseau** the last young renegades

Les hauts et les bas

You're only humans after all.

Evidemment, le bijou n’était pas à la jeune femme et elle ne se laissa pas embobiner. Cependant, cela avait offert à Vehuhiah le temps dont elle avait besoin pour créer un minimum de protection autour de cette inconnue, notamment sous ses pieds. S’il prenait l’envie à celle-ci de sauter par-dessus le toit, elle se heurterait à du métal, quelques centimètres plus bas. Rien de bien dangereux donc. Sauf si elle décidait de courir pour sauter plus loin. Finalement, il faudrait que l’archange parvienne à mieux la sécuriser… Mais utiliser son pouvoir pourrait la perturber. Alors, l’Infini, elle faisait attention, elle profitait des regards sur l’étrange binôme qu’elle formait avec Arthur pour continuer son œuvre, alors que le bracelet rejoignait sa poche. Quelques mots sortirent de ses lèvres, pour agrémenter son mensonge : « Je le ramènerai au commissariat ou à la mairie alors, il doit bien manquer à quelqu’un. » Bordel, heureusement qu’elle ne l’avait pas donné, Arthur l’aurait trucidée. C’était Judith qui le lui avait offert, pensant faire plaisir à sa nièce, là où l’archange n’avait que faire des objets matériels. Mais c’était une promesse faite aux chefs de l’Ordre alors, elle acceptait de se comporter presque comme Camille auprès de leur mère. Et accepter les cadeaux en faisait partie. D’ailleurs, ce bracelet était le seul bijou qu’elle portait, avec le pendule trouvé à Halloween. Toujours sur elle…

Arthur n’avait pas dit non à la manipulation mémorielle, pour une fois, et Vehuhiah n’aurait donc aucun scrupule à protéger l’esprit de l’humaine, en atténuant son expérience, et surtout en supprimant leur existence ainsi que celle du démon, ou du dieu. Car oui, désormais, il fallait composer avec les deux entités…

Et la femme se rapprocha du bord, proche, trop proche du vide… Et Arthur réagit, évidemment. Il se précipita vers elle, l’attrapa par la taille, et Vehuhiah suivit avec son pouvoir. En quelques secondes, c’était un mur qui se dressait devant les deux humains. Elle était douée l’archange, dans chacune de ses manipulations. Sans un geste, sans un bruit, elle était capable de tout. Voilà pourquoi elle était effrayante. Par sa simple volonté, elle pouvait tuer ou sauver quiconque. Qui pourrait faire face à du métal ? Ou juste à sa conscience qui s’effriterait sous l’effet de celle de l’archange ? Elle était bien trop puissante pour nombre d’humains, surtout chez les templiers. Et elle ne s’en rendait même pas compte…

Néanmoins, l’Infini laissa entièrement la main au chef de Temple pour gérer les émotions de l’humaine, la calmer. Elle, elle s’occupa des alentours. Elle vérifia que personne ne se cachait dans l’ombre, que le manipulateur ne cherchait pas à revenir sur ses pas, voyant que sa victime ne sautait pas. D’ailleurs, elle emporterait le combat loin de l’humaine, s’il devait avoir lieu, pour ne pas la perturber encore plus. Heureusement, pour le moment, ils semblaient à l’abri de la mauvaise influence… Vehuhiah appuya son cousin : « On s’inquiétait oui, quand on vous a vu monter jusqu’ici. » Pause. « C’est dangereux, de monter sur les toits. » Utiliser tous les mots susceptibles de la faire réagir, de l’ancrer dans le présent et non plus dans la manipulation mentale. Cependant, Vehuhiah, elle ne pouvait rien faire tant qu’elle n’avait pas eu le feu vert de rentrer dans sa tête pour combattre le mal par le mal. C’est-à-dire, tant qu’elle n’était pas dans l’esprit de l’autre femme, tant qu’elle n’avait pas accès à ses pensées. D’ailleurs, elle pourrait se lancer à la chasse au manipulateur par la suite. Le visage de l’être ne resterait pas secret, non… Même si l’inconnue ne s’en souvenait pas d’elle-même, c’était l’avantage de son pouvoir, à Vehuhiah…

Lentement, elle se rapprocha à son tour, chercha les pupilles de l’autre, pour la maintenir avec elle, dans cette réalité, au bord d’un toit. Puis sa voix s’éleva à nouveau, calme. « Comment vous appelez-vous ? » Première question, avant le reste. Car l’Infini cherchera à savoir ce qui s’était passé, qui avait pu lui parler, comment cela s’était déroulé. Que de détails, pour voir ce qu’il y aurait à supprimer…

**Grazyna O. Shadowsky** the last young renegades

Les Hauts et Les Bas

GRAZYNA ✧ ARTHUR ✧ CAMILLE

Une fois en bas, vous vous réveillerez, en sursaut sans doute, et ensuite vous pourrez vous rendormir comme il faut, vous le savez, c'est comme ça que ça fonctionne en général. Pourtant ces deux personnes semblent bien réelles, comme si vous n'étiez pas vraiment dans un rêve au fond. Vous êtes confuse, vous ne comprenez pas tout, mais cela n'a pas d'importance, au point où vous en êtes. Si vous vous écrasez en bas, la chute sera mortelle, mais peut être que c'est mieux pour vous, depuis le temps où vous errez sur cette terre sans réel but. Alors, vous prenez appuie sur vos bras, vous allez sombrer, tomber puisqu'il le faut. Mais l'homme est plus réactif que vous ne l'auriez pensé, il réussit le tour de force de vous retenir dans ce rêve sans queue ni tête. Vous n'êtes pas très volumineuse, votre poids est presque négligeable mais voilà, vous ne vouliez plus être dans ce rêve, alors pourquoi les acteurs de celui-ci faisaient en sorte que vous y restiez ? Vous ne comprenez pas, cela n'a pas de sens, comme votre pauvre existence à vrai dire. Vous ne l'écoutez pas, il n'existe pas, pourtant, cela arrive quand même jusqu'à vos oreilles et pénètre votre esprit. Vous n'êtes pas dans votre état normal. Un sourire se dessine alors sur votre visage. Cela fait bien longtemps que vous n'êtes plus dans un état normal Grazyna, vous le savez bien. Depuis que votre mari est mort, depuis que votre enfant est mort aussi, vous n'êtes plus dans votre état normal. Et de nombreuses choses sont venues accentuer tout cela depuis votre arrivée en France voilà quelques années. Puis l'homme s'en vient à décrire ce que vous avez fait dernièrement. Est ce qu'il vous suivait ? Vous vous le demandez. Dans ce cas, pourquoi ? Les questions s’amoncellent dans votre esprit, vous faisant de plus en plus perdre la réelle réalité des choses. Vous remarquez alors le mur qui se forme de façon rapide devant vous, comme un mur protecteur, mais cela vous convainc que vous êtes dans un rêve. Une léchouille sur votre main vous surprends, elle semble si réelle, mais quelques choses ne va pas, tout est tellement absurde, c'est complètement fou. Pourtant, vous sentez également la prise de l'homme sur votre taille, mais ce mur formé en peu de temps vous perturbe. Quelle est cette folie qui s'empare de votre esprit ? Mais après tout, ce n'est qu'un rêve, pourquoi les choses devraient-elles avoir un sens réel. La jeune femme avait dit certaines choses, elle avait demandé votre prénom mais vous n'alliez pas le lui donner, pas de cette façon.

" Mais je ne suis jamais monté ici. C'est vous qui essayé de m'induire en erreur, je le vois bien. Je marchais tranquillement pour revenir jusqu'à chez moi, jusqu'à ce que je vous vois tous les deux, tentant de me faire penser que ce bijou m'appartenait. Et puis ce mur de métal ? Vous pensez vraiment qu'il est possible de faire ça dans la réalité ? Vous n'êtes que des projections de mon esprit dans ce rêve complètement farfelus, alors allez vous en. Laissez moi finir ce rêve pour que je puisse finir ma nuit de sommeil. "

Si seulement, on pouvait vous laisser en paix, cela vous arrangerait. Vous n'avez pas n'avez pas besoin d'eux, vous n'aviez pas envie de les voir dans votre champs de vision, alors vous tentiez de trouver une solution pour vous échapper, mais c'était compliqué, difficile, les issues ne semblaient pas si grandes que ça, surtout avec votre esprit qui était fatigué. Difficile de voir le vrai du faux dans cette situation, ce qui semblait être réel, ce qui ne l'était pas du tout.

@Arthur M. Leroy @Camille V. Rousseau

**Arthur M. Leroy** the last young renegades

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@Grazyna O. Shadowsky @Camille V. Rousseau

L’atmosphère était tendue. Le temps semblait suspendu sur ce toit et Arthur avait l’impression que la situation n’avançait pas. La jeune femme demeurait perchée sur le rebord, persuadée qu’il n’y avait aucun mal à être ici. Vehuhiah tentait aussi d’intervenir et de lui faire entendre raison. Mais en vain. L’inconnue semblait solidement enfermée dans sa bulle dangereuse qui mêlait illusion et réalité. Sans s’en rendre compte, elle ignorait ce qui était vrai de ce qui ne l’était plus. Elle n’était pas réceptive à leurs paroles, laissait son regard vagabonder autour d’elle. Elle avait certainement remarqué les choses inhabituelles qui se déroulaient autour d’elle, mais elle se trouvait incapable de faire fonctionner sa raison. Tout esprit d’analyse semblait l’avoir quitté. Ne demeurait qu’une méfiance mal placée à l’égard de ceux qui essayaient justement de la tirer de ce mauvais pas. En voyant qu’elle ne réagissait pas, Arthur fronça les sourcils. Les humains étaient de plus en plus manipulés, et les dégâts de plus en plus conséquents. Les templiers étaient souvent forcés d’intervenir et les moyens employés de plus en plus invasifs. Les démons continuaient de faire des ravages, toujours plus déterminés à semer le chaos dans un monde qui ne leur appartenait pourtant pas. Quand elle finit par ouvrir la bouche, elle se contenta de rejeter la faute sur eux. L’âme maléfique avait pris soin d’effacer toute trace de sa présence dans sa conscience éveillée. L’inconnue était convaincue que c’était eux qui étaient en train de la tromper. Elle tenta de leur prouver par A + B que ce qu’elle était en train de vivre n’était ni plus ni moins qu’un rêve. Elle évoquait le mur qui s’était formé devant elle, le mensonge sorti de nulle part qu’ils avaient essayé de lui servir… Elle avait raison sur toute la ligne, excepté que tout ça était bel et bien palpable. Arthur l’aurait bien pincée, si seulement cette méthode fonctionnait vraiment. Agacé, l’homme jeta un œil à sa cousine. Ils étaient en train de se faire prendre à leur propre piège. Leur bonne action risquait de se retourner contre eux à tout moment. Il allait falloir employer les grands moyens.

Arthur ne put se résoudre à lâcher la jeune femme, au cas où elle décidait de mettre fin à ce rêve de façon brutale. Il se lança dans une dernière tentative. « Alors si vous rêviez, je représente quoi moi alors ? » Puisqu’il fallait rentrer dans son jeu, il était prêt à le faire. Il essayait de faire travailler sa réflexion, grappillant quelques secondes précieuses. Il en profita pour jeter un regard à Camille qui en disait long. Si elle ne coopérait pas dans la minute, elle allait devoir soutirer les informations dont ils avaient besoin. Ils ne pouvaient pas se permettre de passer à côté de l’identité de cet homme. Rien que quelques mots, un visage, un geste anodin pour certains mais qui pouvait s’avérer des plus instructifs pour ceux qui savaient lire entre les lignes. Il attrapa délicatement les mains de l’inconnue et l’incita à l’imiter, tandis qu’il se laissait lentement tomber jusqu’au sol en béton du toit. Il plongea intensément son regard dans le sien : « Quel était l’homme qui vous suivait ? Pourquoi l’avoir imaginé lui ? Vous l’avez déjà vu en vrai ? » Vehuhiah avait désormais toute la liberté d’agir. Il espérait qu’il occuperait suffisamment son attention, le temps qu’elle fasse son œuvre. En douceur. Puisque les souvenirs qui défileraient devant ses yeux répondaient justement aux questions qu’il venait de poser, l’inconnue ne devrait pas être trop perturbée. Du moins, il l’espérait…

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**Camille V. Rousseau** the last young renegades

Les hauts et les bas

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Ca s’accélérait, mais pas dans le bon sens pour le templier et son accompagnatrice. Et maintenant, Vehuhiah s’interrogeait : l’humaine était-elle facilement influençable, ou son manipulateur particulièrement puissant ? C’était à savoir, pour comprendre comment la sortir de là sans aucune séquelle. Par ailleurs, y parviendrait-elle ? L’archange doutait, si un sceau était posé sur l’esprit de la jeune femme. Le briser entraînerait-il des conséquences néfastes ? Elle savait qu’Arthur ne voudrait pas faire du mal à une innocente, et elle non plus, cependant, le temps n’était plus à la réflexion : pour la santé mentale de cette femme, il fallait essayer, il fallait tenter. Quitte à vivre avec les conséquences sur la conscience par la suite. L’infini, elle ne supportait pas l’inaction, laisser les démons ou dieux reprendre du terrain de cette manière. Alors, le choix était fait. Elle tenterait le tout pour le tout avec cette victime. « Vous savez, mon oncle vous retient, il vous touche. J’ai déjà eu des hallucinations, et à chaque fois que j’ai essayé d’entrer en contact avec elles, je les traversai juste… » Voix enfantine, pour apaiser l’esprit de l’inconnue, pour lui faire comprendre, qu’elle n’avait rien à craindre d’eux. Ils étaient réels, ils étaient là pour l’aider.

Mais elle restait une archange Vehuhiah, aussi proche des humains qu’elle se sentait, rien ne valait l’expérience du chef de l’Ordre pour rassurer la jeune femme, avec Light. Ce chien était une perle, doté d’une empathie rare. P’t’être que les anges devraient en prendre de la graine, apprendre à en faire de même. Ou alors, c’était trop compliqué pour eux, les émotions. L’Infini ne s’était pas encore décidée là-dessus, préférant laisser cette décision à plus tard. Pas envie de réfléchir, de se disséquer elle-même, et de se rendre compte que ce qui se passait dans son cœur. Puis elle avait d’autres chats à fouetter, comme sauver quelqu’un. Les autres, avant elle. Toujours.

Les mots d’Arthur accaparaient à présent l’attention de la jeune femme, du moins Vehuhiah l’espérait-elle. Lentement, elle joua parmi les ombres, se glissa un peu plus loin sur le toit, pour la prendre à revers. Le pouvoir fonctionnait mieux quand elle avait la surprise de son côté, car l’esprit ne se méfiait pas. Mais ce n’était qu’une humaine, une créature de Père, normalement peu à même de se défendre. Normalement. Elle écoutait les échanges fantasques sans y penser, sans s’y attarder. Elle était impressionnée par Arthur oui, comme elle l’avait peu été. L’inconvénient d’avoir trop vécu, trop vu, trop inspiré. Les questions s’enchaînaient, jusqu’à ce que l’archange soit en position, dans le dos de la brune. Les doigts se posèrent sur son épaule, un murmure quitta ses lèvres « Désolée. »avant qu’elle ne plonge réellement dans l’esprit de sa victime.

Poupée désarticulée alors que les souvenirs défilaient devant son regard. Elle ignorait au mieux les sensations, les questionnements, les doutes, les haines, mais tout s’ancrait aussi dans l’âme de l’archange. Elle cherchait juste l’homme qui l’avait manipulée, une voix, une silhouette. Puis, lentement, avec parcimonie, elle modifiait, changeait ce passé douloureux. Elle se concentrait sur les dernières heures l’archange, sur l’inconnu et toutes les manifestations surnaturelles. Puis elle réintégra son propre corps, le souffle court. Dans ce mensonge, l’inconnue avait juste eu envie d’observer la vue sur les toits de Paris, de son propre chef. Et deux inconnus s’étaient inquiétés pour elle, en la voyant se pencher d’un peu trop près par-dessus le rebord.

Le mur en métal avait disparu, sous l’impulsion de Vehuhiah. Et elle reprit avec douceur : « Vous étiez vraiment venue observer l’horizon ici ? »Un sourire aux lèvres, le regard croisa ensuite celui d’Arthur, une seconde durant. A voir si tout avait fonctionné…

HJ :: J'espère que l'avancée va, sinon, je peux changer keur

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**Grazyna O. Shadowsky** the last young renegades

Les Hauts et Les Bas

GRAZYNA ✧ ARTHUR ✧ CAMILLE

Ce rêve était d'une étrangeté rare. Pourquoi est ce que vous étiez là ? Pourquoi est ce qu'ils essayaient de vous faire comprendre l'incompréhensible ? Pourquoi ? Vous n'étiez pas en mesure de comprendre, non, alors le plus simple était de vous jeter en bas pour vous réveillez tout simplement. Vous aviez envie de les ignorer tout bonnement, mais ils insistaient. Ces projections de votre esprit insistaient plus que des clients lourds du Moulin Rouge, improbable, impossible, mais votre subconscient était malin pour vous jouer de mauvais tours. L'homme tenta alors de vous poser une question absurde. Que pouvait-il représenter ? Mais cela n'avait aucun sens à vos yeux, tout comme ce qu'il avait autour de vous. Vous auriez voulu vous débattre, vous auriez voulu, mais même dans vos rêves, vous n'en aviez pas la force, c'était désespérant, mais il finirait bien un jour, et ainsi vous finiriez par vous réveillez dans votre lit près de Notre Dame de Paris. C'était comme ça. Vos rêves étaient toujours étranges, mais celui-ci était encore plus palpable que les autres, presque trop réaliste mais cela ne faisait pas tilte dans votre cerveau, non. Pour vous, il n'était pas possible que ce soit la réelle réalité. L'homme était curieux, il posait toujours plus de questions, mais vous n'aviez absolument aucune idée de ce qu'il pouvait bien dire. De quel homme parlait-il ? Ah oui, de cet inconnu qui vous suivait jusqu'à ce que vous arriviez sur ce toit, non ? Mais c'est comme tout prédateur sexuel, vous ne le connaissez pas forcément, et là c'était le cas. Et puis il y a la jeune femme qui parle de son oncle. Il vous touche, il n'est pas une hallucination et ça vous fait sourire. Vous ne voyez pas des hallucinations, vous êtes dans un rêve, alors il peut se passer n'importe quoi, son explication n'a pas plus de sens que le reste.

" Allez-vous en et laissez moi tranquille. "

Vous ne vouliez plus rien avoir à faire avec eux, mais cela s'annonçait plus difficile que prévu, car il ne semblait pas vouloir vous lâchez, non. Si vous maîtrisiez les choses ce serait plus simple mais la force de votre esprit est si faible que vous ne pouvez rien faire. Et soudain, la jeune femme se retrouva derrière vous, posant sa main sur votre épaule avec un petit désolé sortit de nul part. Vous ne compreniez pas rien à ce qui pouvait bien se passer sur ce toit.

Elle vous pose une question anodine, mais la réponse vous semble simple. Pourquoi monter sur un toit si ce n'est pour avoir la belle vu qui va avec ? Alors, vous la regardez bizarrement, enfin, avec un regard qui en dis long.

" Pourquoi serais-je monter sur un immeuble aussi haut, sinon ? Désolé si j'ai pu vous faire peur mais c'était pas le but. Et puis, ça se fait pas de regarder les gens comme ça, hein. Si vous pouviez me lâcher maintenant ce serait bien, ça commence à devenir gênant là. "

Pas que les mains de l'homme n'étaient pas bien placées, mais vous n'aviez pas l'intention de vous suicider ce soir, ni demain d'ailleurs même si votre vie est loin d'être parfaite, mais elle vous convient alors vous la vivez parce qu'il le faut.

@Arthur M. Leroy @Camille V. Rousseau

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we're only humans after all

@Grazyna O. Shadowsky @Camille V. Rousseau

La raison et la manipulation n’avaient pas fonctionné, il était temps d’user des autres méthodes. Vehuhiah allait ni plus ni moins se servir dans la mémoire de la jeune femme, avant de réordonner les souvenirs de sorte à ce qu’elle n’en soit pas troublée plus tard. Les humains avaient beau ne pas avoir conscience de ce qui les entourait, ils n’oubliaient pas le moindre phénomène étrange qui pouvait arriver. Tôt ou tard, ils finiraient par rassembler leurs témoignages et alors, le secret serait en danger plus que jamais. Les anges qui influaient sur la mémoire étaient des plus précieux à l’Ordre, quand bien même Arthur était toujours réticent à utiliser ces méthodes. Cette fois, il allait une fois de plus se faire violence. Parce qu’ils en avaient besoin et que l’humaine devant eux en avait besoin aussi, malgré ses dires. Il occupa l’attention de l’inconnue, le temps que l’archange se mette en position. Quand elle s’excusa avant de s’infiltrer dans son esprit, Arthur resserra inconsciemment sa prise autour de ses mains. Il n’était pas affecté par son pouvoir, mais c’était tout comme. Les anges ne connaissaient pas cette émotion parfaitement mortelle : l’empathie. Il était en train de regretter ce que la jeune femme n’aurait jamais l’occasion de regretter. Sur le coup, il lui en voulait même, à sa place, d’infliger ça à une âme qui n’avait rien demandé. Mais comment effacer l’emprise que le démon avait eu sur elle, sinon ? C’était le seul choix, essayait-il de se convaincre, tandis qu’il reposait son regard azur sur l’humaine qui semblait momentanément ailleurs. Elle n’avait pas l’air de souffrir. Il se raccrochait désespérément à ça, le templier.

Arthur redescendit sur Terre en même temps que l’humaine, une fois que l’archange eut terminé son œuvre. Il releva ses yeux clairs vers celle qui ressemblait de nouveau à sa cousine. Quand elle n’utilisait pas ses pouvoirs, elle semblait porter la même fragilité que Camille. C’était ça l’erreur qu’il commettait à chaque fois et qui lui coûtait cher dès qu’elle usait de son statut angélique. Vehuhiah posa une question à l’inconnue, histoire de vérifier qu’elle n’était plus dans ses délires de rêves. Vu le regard qu’elle lança à Arthur, elle était bel et bien dans la réalité. « Excusez-moi. » s’empressa-t-il de s’excuser, alors qu’elle lui reprochait encore le contact sur ses mains. Il les retira, après l’avoir aidée à se relever. « Le monde devient un peu fou en ce moment, je pense qu’on s’est inquiétés un peu vite. » Il esquissa un sourire en direction de Camille, un air faussement désolé sur le visage. Tout s’était déroulé à merveille. L’humaine était venue profiter de la vue, ni plus ni moins. Les souvenirs dérangeants étaient désormais dans un coin de la tête de l’ange qui saurait en faire bon usage. « Je pense qu’on a plus qu’à vous souhaiter une bonne journée. Vous avez raison, la vue est magnifique d’ici. » Il s'en rendait compte seulement maintenant, mais le toit donnait une vue sur les immeubles de Paris. Un Paris paisible en apparence, presque reposant. Réminiscence d'une époque révolue.

- a game of shadows, shall we play ? -

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Les hauts et les bas

You're only humans after all.

Il fallait que ça fonctionne. Pour la santé mentale de l’humaine, comme pour le secret qui entourait le surnaturel et Paris. Parfois, garder à l’état de croyances tous les mythes et légendes était nécessaire pour éviter que la folie s’insinue dans les esprits. Les créatures de Père n’étaient pas faites pour prendre part à la guerre régissant le monde invisible. Eux étaient là pour vivre, pour profiter de la Terre qu’on leur avait offerte, quand bien même ils la détruisaient. Et elle le voyait bien Vehuhiah, l’effet pervers que la découverte avait sur ceux devenant templier. Car le secret prévalait sur tout : la famille, les amis, la raison, la logique… Il fallait accepter de courber l’échine, et de coudre ses lèvres, certainement pour un bien commun. Cependant, l’être humain se devait d’être libre de ses choix, de ses envies. Le carcan divin, angélique, ce n’était guère pour l’humanité. Voilà pourquoi l’archange libérait l’esprit de la pauvre humaine de son fardeau. Le passé altéré, elle revint dans son propre corps, posa une question, un sourire doux accroché sur les lèvres, laissa son regard se perdre dans celui de son cousin. Elle savait qu’il n’aimait pas l’ange, mais l’image qu’elle renvoyait de cette famille qu’on lui avait arrachée. Elle n’était qu’une pièce rapportée, que ce soit dans les cieux, ou sur terre…

La réponse ne tarda pas, alla dans le sens de la manipulation cérébrale. Elle retint un soupir, heureuse que tout ait fonctionné correctement, sans altérer les capacités cognitives de sa victime. Car elle n’en avait jamais parlé à Arthur, mais il était possible que des interventions répétées de son pouvoir pouvaient détruire l’esprit de sa cible, en fragmenter l’essence. Si jusque-là, elle n’avait rien expérimenter en ce sens, tout était possible. « En effet, quand nous vous avons vu, nous nous sommes inquiétés avec mon oncle, par les temps qui courent… » La voix forcée pour être encore plus fluette, pour aller avec la jeune adulte qu’elle était. La maturité abandonnée pour quelques secondes, au profit d’une douceur totale. « On préférait s’assurer que vous alliez bien. » Le sourire angélique s’étira sur ses lèvres, pour ponctuer ses propos absolument innocents. On lui donnera le bon dieu sans confession à cette gamine. C’était pour ça que les démons tombaient dans le piège. Pauvres d’eux…

Et elle se glissa aux côtés du templier, sans ajouter un mot. Un simple salut d’un geste de la tête, mais elle s’assura tout de même que rien n’était dangereux dans les environs. Si l’humaine n’avait pas de désirs suicidaires, Vehuhiah avait d’autres images en tête, des ressentis quand même présents qu’il faudrait surveiller à l’avenir. Ange gardien qui se profilait à l’horizon, au-delà des ténèbres.

Une fois à l’abri des regards, et des oreilles indiscrètes, la gamine murmura à l’encontre du chef de l’Ordre : « Je peux retrouver celui qui a fait cela. Je lance la traque. » Elle ne chercha même pas l’accord d’Arthur. De toute façon, personne ne pouvait stopper Vehuhiah quand elle se mettait sur une mission. Et elle ne lui permettrait pas à lui de mettre sa vie en danger pour poursuivre un surnaturel. C’était son rôle à l’archange, pas celui d’un humain…

**Grazyna O. Shadowsky** the last young renegades

Les Hauts et Les Bas

GRAZYNA ✧ ARTHUR ✧ CAMILLE

Vous aviez du mal à comprendre ce qu'ils voulaient de vous. Pourquoi s'inquiétez de la sorte ? Pourquoi ? Vous ne compreniez pas la raison du pourquoi, surtout que l'homme vous tenait encore bien fermement, comme si vous étiez sur le point de mettre fin à vos jours alors que pourtant, vous vous étiez résolue à ne jamais en arriver là. Alors ça n'arriverait pas, jamais, c'est comme ça que vous le pensiez, c'est comme ça que vous le vouliez. Même si votre esprit est faible, que votre corps est chancelant, vous n'êtes pas une jeune femme assez lâche pour mettre fin à ses jours. Alors même si cela était difficile, c'était du bon sens, votre logique à vous. Vous demandiez donc à l'homme de vous lâcher, parce qu'il le fallait bien. Vous n'aviez pas l'intention d'aller avec lui, non. Il s'excusa alors, vous lâchant finalement, comme s'il était rassuré que vous ne soyez pas là pour vous jeter en bas. Mais l'idée n'avait pas même traversée votre esprit, du moins, c'était ce que vous pensiez évidemment car la réalité des choses était bien différente, mais vous n'en aviez plus conscience. En tout cas, ils se trouvaient des excuses, comme quoi le monde devenait fou et un sourire se glissa sur votre visage. Tout le monde avait conscience de cela, mais ce n'était pas une raison pour agir comme ils avaient pu le faire, comme s'ils vous traquaient. Pourtant, vous n'aviez pas pensé à cette éventualité là. Pour vous, c'était le plus grand des hasards que les choses se passent comme ça même si à Paris, il n'y a pas vraiment de hasard comme celui-ci. En tout cas, la nièce et l'oncle semblaient avoir bien rôdé leur discours qui était le même. Alors vous vous retourniez à présent en direction de la vue qu'il y avait ici. Paris avait un autre visage vue d'en haut des immeubles, comme si Paris était à nouveau une ville où il faisait bon vivre. Les deux autres s'en allaient donc, du moins, c'était ce que vous supposiez car vous ne les sentiez plus dans votre dos.

[hj : @Arthur M. Leroy @Camille V. Rousseau Je pense qu'on peut conclure là dessus ]

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