Il est là depuis longtemps, tout comme tu es là depuis longtemps. Après la mort de ton mari, certains ont pensés, à tord, que peut être tu le choisirais lui, pour compenser cet état de fait, mais cela ne s'est jamais fait, car Andreas n'est pas fait de ce bois là. Tu te dis que pourtant, cela aurait peut être pu se faire. Mais qui sait ? Peut être qu'il n'est pas trop tard, pas encore tout du moins. Pourtant, ce n'est pas dans tes plans, tu ne veux pas faire de lui quelqu'un de plus qu'il ne l'est déjà. Le Maître de l'Ordre est comme toi, un homme qui ne va plus vraiment sur le terrain. Et si parfois c'est encore ton cas, lui non, enfin, moins que toi. Pourtant, aujourd'hui, tu vas avoir besoin de lui. Tu espères que cette mission peu commune lui plaira, qu'elle lui conviendra à merveille même si tu as de quoi en douter, légèrement, un peu plus que ça même devrais-tu dire. Mais c'est une mission qui a priori ne représente pas tellement de risques, n'est ce pas ? Non, les risques sont minimes, mais au moins, la mission a plus de chances d'être un franc succès. Ce qui est le plus drôle, c'est qu'il ne se doute de rien, il ne sait pas pourquoi tu lui as dit de venir au niveau de l'aile désaffectée du Louvre, pourtant, tu lui as bien dis de venir ici. Et tu as déjà tes armes avec toi, armes que tu vas en partie lui prêter. S'il y a eu de nouveaux tags depuis la dernière fois, c'est surtout les mauvaises herbes qu'il va falloir s'amuser à enlever, pour tenter, peut être en vain de redonner ses lettres de noblesses à cette partie du Louvre. Tu ne sais pas pourquoi elle a été tellement laissé à l'abandon, mais tu as pour but de la reconquérir et Andreas fait partie de ce plan là bien entendu.

Spoiler:

Une âme bien innocente qui parcourt les couloirs du Louvre aujourd’hui. Tout à fait ingénue. Loin de s’imaginer les pérégrinations qui agitent les douces pensées de sa sœur d’arme templière. Il quitte les espaces ouverts au public pour passer du côté obscur de la force. A ses yeux, l’aile désaffectée du Musée a un charme bien plus attractif que les salles remplies d’œuvres exposées. En parcourant les ruines poussiéreuses, il devine chaque emplacement d’œuvres et de tableaux, se rappelle les trésors perdus. C’était l’aile dédiée à l’art religieux, celle qu’il connaissait le mieux.

Il finit par apercevoir la blonde. La surprise qui l’a saisi ce matin en recevant son sms a laissé place à la curiosité. C’est nonchalant qu’il s’avance, un coup d’œil vaguement intéressé au matériel de jardinage qui entoure Renée. Il se saisit d’un petit râteau « Bin alors Renée … Persuadée que j'vous poserai pas de lapin, on me fournis de quoi mettre un râteau ? » Il plaisante bien sûr. Y a jamais eu d’ambiguïté entre eux dans son esprit. Il n’aurait pas la cruauté d’éclater de rire si d’éventuels collègues évoquaient une fantasmagorique liaison entre les deux maîtres devant lui, mais il tomberait des nues. L’idée ne pourrait lui paraitre plus incongrue.

Il avise les ruines et la végétation qui s’est invitée dans la salle où ils se tiennent. Elle est ouverte aux quatre vents pour un trou béant dans le mur, sans doute un des endroits les plus touchés par les émeutes. Un coup d’œil aux outils de Renée « Je suis archéologue, vous savez ? Pas jardinier …vous avez besoin d’aide pour quoi ? » Après si elle a besoin d’aide pour tirer sur quelques orties, il se pliera à l’exercice sans sourciller, il ne rechigne jamais à donner un coup de main. A dire vrai, il a l’habitude de la terre, la poussière et certains de ses outils professionnels sont très vaguement similaires.


@Renée Castel

Cela fait un moment que tout cela te trotte dans la tête en réalité. Tu as déjà tenter le coup en vérité. Mais tu as échouée, car le peu que tu avais pu faire avait été bafoué, par ces stupides révolutionnaires. Peut être qu'il en sera de même aujourd'hui, tu ne sais pas, et au fond, tu t'en fiches un peu, même si tu voudrais que cette partie du Louvres redevienne resplendissante, comme dans vos quartiers à vous. Pourtant, c'est loin d'être le cas. Et tu ne peux pas te mettre de mobiliser du monde pour cette oeuvre là, car les priorités sont ailleurs, mais pour une journée, tu te dis que tu peux te le permettre, et si jamais il y a une urgence, tu restes joignables bien entendu, ce serait de la folie de couper ton téléphone juste parce que tu veux faire un brin de ménage, couplé à un peu de jardinage, car ici, c'est sale, la nature a repris ses droits, alors que normalement, ça ne devrait pas avoir lieu, surtout dans cet aile-ci, celle où il n'y a pas si longtemps encore, trainait des oeuvres d'art en rapport avec le religion. Mais cette dernière est tombée bien bas avec tout ce qui a pu se passer à Paris ces derniers temps. Ceci explique pourquoi tout est délabré ici, parce que plus personne ne se soucie de religion, même si les dieux anciens sont de retours à présent. Peut être que cela va changer, peut être, tu n'en sais rien. En tout cas, tu n'as conviée qu'une seule personne avec toi, ce très cher Andreas. Cela fait trop longtemps que tu n'as pas passé un peu de temps avec lui à vrai dire, ce n'est pas que ça te manque véritablement, juste un peu, car même si tu auras du mal à l'admettre, le barbu est un pilier dans ton environnement depuis la mort de ton mari. Tu sais que si jamais tu as besoin de te rattraper à quelqu'un, il pourrait être cette personne. Mais aujourd'hui, tu n'auras pas besoin de lui pour ça, mais pour une autre besogne bien différente. Et il arrive, tranquillement et commence par une vanne bien sentie qui te fait déjà rire.

" Notre histoire n'a pas même eu de commencement que déjà tu y mets un terme, c'est bête ça. "

Tu fais une moue faussement déçue. Pourtant, cela aurait pu coller, à un certain moment, dans certaines circonstances, ça aurait pu, mais ça ne s'est jamais fait. Il n'y a pas même eu de quelconques prémices à une quelconque relation pour tout vous dire. Certains la voyait, certains seulement, mais non, cela est toujours resté dans les hautes sphères d'un fantasme qu'aucune des deux parties n'a réellement imaginées. Il a donc choisi de prendre un râteau en premier, c'est un choix judicieux même si visiblement, il ne sait pas encore quoi faire avec puisqu'il te demande ce qu'il pourrait faire pour t'aider.

" Archéologue, jardinier, ça se rapproche quand même, tu ne trouves pas ? En vérité, j'ai envie de redonner un petit coup de jeune à cet endroit, il le mérité, non ? "

Pour toi, oui, cet endroit devrait resplendir, il ne devrait pas être dans cet été de délabrement lamentable. Tu sais qu'Andreas aidera pour cette tâche, et en même temps, vous pourrez discuter un peu, cela ne fera de mal à personne après tout, surtout pas vous deux.

Le français d’Andreas est bon, mais il comporte encore quelques lacunes. Le tutoiement et le vouvoiement en font partis. Les personnes qu’il tutoie se comptent sur les doigts d’une main. Ils sont rares, car Andreas a toujours la peur de faire une grande faute de politesse lorsqu’il utilise la deuxième personne du singulier en français. C’est d’autant plus vrai depuis qu’il est devenu maître et qu’il a obtenu des responsabilités diplomatiques au sein de l’Ordre. Il y a ceux qu’il tutoie en public comme en privé, ils sont d’autant plus rares que ce sont des amitiés précieuses. Elizabeth. Arthur. Il y a ceux qu’il tutoie en privé et vouvoie en public, parce parfois il ne sait pas trop comment gérer la hiérarchie. Ca ne préjuge pas de l’affection qu’il leur porte, mais simplement d’une certaine ambiguïté dans leur rapport. Amira. Tara.

Et puis il y a ceux qu’il vouvoie en toute circonstance. Renée en fait partie ; peut-être parce qu’il y a quelques années qui les séparent, seulement cinq mais elles paraissent toujours un peu plus nombreuses aux yeux d’Andreas ; peut-être parce qu’ils ont été plus longtemps sur un rapport hiérarchique chevalier/maitre qu’à un grade égal. " Notre histoire n'a pas même eu de commencement que déjà tu y mets un terme, c'est bête ça. " Il y a quelque chose dans le ton de la plaisanterie qui lui met la puce à l’oreille et qui le trouble désagréablement. Pas un trouble olalalala, va-t-on pécho au milieu de ce parterre de rosiers, je vais enfin pouvoir me rendre compte que les épines ça pique un trouble plutôt alerte moment génant, pose ce sécateur avant que les ronces ne se transforment en filet du diable inextricables.

Le problème d’Andreas dans ces moment-là, c’est que c’est un brave gars. Il n’ose pas mettre les choses au clair tant qu’on ne lui a pas montré l’évidence clairement, il veut ne pas blesser. Alors il passe sous silence et se saisit d’un outil de jardinage pour rejoindre Renée dans sa déforestation. " Archéologue, jardinier, ça se rapproche quand même, tu ne trouves pas ? En vérité, j'ai envie de redonner un petit coup de jeune à cet endroit, il le mérité, non ? " La première assertion est vaguement discutable, ils auraient pu en tirer un bon sujet de conversation et de débat si Renée ne l’avait pas légèrement mis mal à l’aise. Mais il préfère garder le silence, faute d’être clair de son refus, il se montre un poil distant. Toutefois, quand la question se fait franche et direct, il est difficile d’échapper à une réponse. « Je ne sais pas. J’aime bien me promener dans cette aile-là, son état abandonné est symbolique. La nature qui reprend ces droits sur la religion ; c’est une sorte de sentence divine j’imagine. » Il taille dans le vif un superbe rosier sauvage qui grimpe le long du mur, le cœur un poil pincé de prendre la vie à cette nature sauvage pour donner du fringant à la décadence humaine en ruine.

@Renée Castel

Il a commencé avec un peu d'humour, alors tu le suis dans son humour, mais le tien ne semble pas vraiment faire mouche auprès d'Andreas bizarrement. Tu le sens presque mal à l'aise, sans doute ne voulait-il pas parler de cela, sans doute, à vrai dire, tu n'en sais strictement rien mais tu trouvais cela bienvenue. Pourtant, ça ne semble pas être le cas, car il ne réplique rien, si ce n'est qu'il semble un peu mal à l'aise. Avait-il songé à cela ? Tu n'y crois pas, c'est peut être ta moue dubitative qui le fait douter. Peut être pense-t-il que tu es sérieuse quand à ce qui aurait pu se passer entre vous deux. Mais tu n'as jamais envisagé cela à vrai dire, jamais même si l'âge correspond, et c'est à peu près tout. Bien qu'il soit là depuis longtemps, il y a peut être certaines notions qui lui échappe, tu ne sais pas, mais ce n'est pas grave, tu n'es pas là pour ça, tu es là pour redonner une seconde nature à l'aile religieuse du Louvre qui est en train de se décomposer depuis bien trop longtemps. Je lui dis que son côté archéologue devrait faciliter le jardinage qu'il y a à faire ici, et cela à l'air de lui convenir, il ne dit rien de plus même s'il en pense peut être quelques choses de plus. Il se contente pour ainsi dire de débattre sur le fait de remettre en état cette partie du Louvre. Et ce qu'il dit me fait sourire. Une sentence divine, carrément ? Je ne le pense pas, c'est juste que pour nous, pour que nous puissions faire nos petites affaires, nous n'avions pas besoin de tout le bâtiment, qui est bien trop vaste et que donc le hasard à fait que l'aile de la religion est véritablement tombé en désuétude.

" Ah oui, tu penses vraiment que c'est une sentence divine ? Et ce serait quel dieu qui aurait décidé de cela ? Tu penses à un panthéon en particulier ? "

La question n'est pas anodine, mais bon, elle n'attend pas forcément une réponse spécifique. Il peut te dire qu'il n'en sait rien, qu'il disait ça comme ça après tout. Mais pourquoi est ce que tout cela serait un châtiment divin ? Les dieux viennent de débarquer, alors pourquoi seraient-ils à l'origine de cette désaffectation ? Alors qu'il coupe un rosier, tu arraches de l'herbe qui poussait à travers le sol, car mine de rien, même si la discussion est la bienvenue, vous êtes là pour faire un brin de jardinage au fond.

C’est un étrange paradigme que d’être templier. Il y a cette foi étrange qui l’habite, cohabitant avec une réalité trop peu réelle. Pas chrétien pour un sous, athé jusqu’au bout des ongles ; il se bat pour une organisation qui fut partie prenante d’une religion. Il ne peut pourtant réfuter l’existence des anges et de leurs Némésis démoniaques. Il accepte l’existence de leur dieu et doit bien composer avec la découverte que d’autres existent, venant de cultures diverses et variées. Mais la réalité, c’est qu’il pense peu à ces dieux-là lorsqu’il évoque une sentence divine. " Ah oui, tu penses vraiment que c'est une sentence divine ? Et ce serait quel dieu qui aurait décidé de cela ? Tu penses à un panthéon en particulier ? " Trop soulagé de voir la conversation partir sur un sujet bien éloigné de leur destin amoureux avorté, il saute sur l’occasion pour détourner la conversation définitive de ce sujet épineux à ses yeux.

Arrachant quelques pissenlits avec vigueur, il secoue la tête. « Non, vous n’comprenez pas. C’est pas une histoire de panthéon ou de dieux. » Il relève la tête un instant, l’observe arracher des mauvaises herbes. Elle est trop terre à terre. « C’est … » figuurlijk le mot roule sur le bout de sa langue en néerlandais, il le murmure en cherchant son pendant français et finit par souffler sa traduction anglaise qui provoque le retour du terme français dans son esprit. « metaphorical métaphorique, c’est ça, métaphorique … L’autorégulation de la nature, rien à voir avec les histoires de panthéons qu’on connait … la théorie Gaïa. Paris en est une illustration assez intéressante si l’on considère les arrondissements abandonnées. » Il aprle pour combler le malaise qui commence à s’atténuer. « Pas besoin d’aller si loin, en réalité … regardez simplement les Tuileries : les jardins sont à l’abandon, et pourtant, ils sont d’une beauté sauvage … un équilibre un peu différent mais équilibre quand même » Il s’essuie les mains sur ses genoux et puis fixe Renée. Petit sourire et paupières qui se plissent d’un air soupçonneux. « Ne me dites pas que la suite du programme c’est les Tuileries ? » .

@Renée Castel

Où veut-il vraiment en venir ? Pas là où toi tu aimerais en venir visiblement, car sa vision du monde n'est pas vraiment la même que la tienne. Tu n'es pas tellement ancrée dans la religion même si l'ordre à un moment a été partie prenante dedans, mais tu n'est pas complètement athée non plus. Il y a l'existence de ces dieux, de différents panthéons, mais n'existe-il pas un dieu suprême, ou une force qui a créé ces dieux là ? Ils n'ont pas pu venir à l'existence tout seuls, n'est ce pas ? Ils ont été créés, comme la terre. Enfin, entre créationniste et évolutionniste, le débat pourrait être terriblement long, mais surtout rasoir car aucun ne veut dire à l'autre qu'il peut avoir raison. Toi, tu serais plus du côté des créationnistes cependant. Il y a trop de "trous", de chaînons manquants dans les étapes de l'évolution pour qu'elle soit véritablement le fondement de ce que nous sommes actuellement. Mais tu gardes ce débat à l'intérieur de toi, parce que vous êtes parties sur quelques choses d'autres avec Andreas. Il pense donc que si cette partie du Louvre est en décomposition c'est une sentence divine, mais qui n'a rien à avoir avec les panthéons ou les dieux. Et cela te fait sourire. Tu ne crois pas au destin, car au fond c'est ce qu'il est en train de te dire. Si cette partie du Louvre n'avait pas été consacré à la religion, elle serait sans doute encore utilisée par nos soins, mais c'est totalement absurde. Il en vient à parler des Jardins des Tuileries qui sont aussi à l'abandon, mais qui révèlent une certaine beauté. Il pense alors que vous iriez là-bas après vous être occupés d'ici ce qui te fait sourire.

" Non, nous avons assez à faire ici Andreas. Mais votre théorie m'intrigue. Si cette partie du Louvre n'avait pas été consacré à la religion, vous pensez peut être qu'elle serait toujours en bonne état ? Ou alors, c'est le hasard qui a fait ces choses là ? "

Pourtant, rien n'est laissé au hasard, il y a toujours une bonne raison pour que les choses soient ainsi, et pas celle qu'il a pu énoncé, mais peut être qu'en disant plus d'arguments, il arrivera à te convaincre qu'il a raison. Tu n'es pas fermée à ce genre de discussions, au contraire, mais tu ne demandes qu'à en savoir plus. Tu sais beaucoup de choses, mais tu ne sais pas tout non plus.

C’est un homme avenant et bavard, ne crachant jamais sur un petit bavardage. Dès lors que le malentendu est dissipé, il se détend, ses épaules se relâchent et il s’attaque avec vigueur à sa tâche du jour. Aussi laborieuse qu’elle puisse paraître. Il arrache, coupe et met en tas les déchets verts qui fleurissent entre ses mains. On ne peut que reconnaitre son efficacité, et il ne rechigne pas à faire la conversation à sa compagne d’infortune. " Non, nous avons assez à faire ici Andreas. Mais votre théorie m'intrigue. Si cette partie du Louvre n'avait pas été consacré à la religion, vous pensez peut être qu'elle serait toujours en bonne état ? Ou alors, c'est le hasard qui a fait ces choses là ? " Il remarque à peine que la templière a pris le train en marche en adoptant un vouvoiement tardif. Il lui jette un coup d’œil, sourcil levé. Parfois quand il parle avec Renée, une impression indéfinissable le saisit. Celle d’évoluer au ralenti dans une purée de pois. Une moue déforme son visage avenant. « Enfin, Renée … on sait très bien que la Vox Populi a détruit cette aile car elle était consacrée à l’art religieux … » Sa collègue lui laisse souvent ce sentiment d’impuissance ; elle a le don pour le laisser pantois. Il ne saurait pas dire s’il l’apprécie énormément. Il imagine qu’elle fait partie de ces personnes qui peuplent votre vie sans que vous y attachiez tant d’importance. Ceux dont on finit par se rendre compte de leur valeur quand ils disparaissent. Il tente un sourire poli mais avant qu’il ne reprenne la parole, un bruit de pas précipité les interrompt et une silhouette s’échoue au sol en se prenant les pieds dans une ronce de rose.

Il lâche le sécateur et tends instinctivement les bras pour empêcher que la chute soit trop dure. Un instant il croit irrationnellement que c’est son fils ainé qui vient de surgir au milieu de nulle part. Irrationnel car Caspar n’est pas dans ce pays, à quelques 500 km de là. « Cas, wat de hel ! » qu’il marmonne en néerlandais. Puis il réalise que c’est ni plus ni moins qu’Elijah le gamin de Paris Plage. Il se détend, remet le gosse sur ses pieds et lui époussette ses genoux. Le petit rouquin tient un paquet de gâteau apéro dans ses mains, le papa poule ici présent lève un sourcil avec un petit sourire « Il ne faut pas courir les mains prises, mon grand … quand tu tombes tu ne peux pas te rattraper » Il retire le célèbre emballage écarlate des mains du gamin et le tend à Renée « Un Curly, Renée ? » Et il se retient poliment de ne pas faire cette blague un peu lourde sur le fait de prendre un curly quand on a pas d’amis.

PNJ:

@Renée Castel

Tu ne sais pas vraiment comment t'y prendre avec lui, tu hésites à vrai dire, et du coup, tu es passée au voussoiement à nouveau, comme si cela le mettrait plus à l'aise même si au fond, cela n'a pas d'importance vraiment. Vous faites un peu de jardinage dans cette partie du Louvre qui est dans un état plus déplorable à vrai dire. Tu as envie de lui redonner vie malgré tout ce qui a pu se passer, et Andreas met la main à la patte. Il agit, et tu lui réponds, sans doute, pas ce qu'il voulait entendre une nouvelle fois. Et il te dit que si cette aile n'est plus, c'est que la Vox Populi l'a détruit car c'était celle des religions. Il semble tellement sûr de cette théorie qui pourtant semble être aussi tiré par les cheveux que bien d'autres. Comme si les révolutionnaires avaient quelques choses à faire de la religion, ils s'en fichent comme de l'an 40, tu en es persuadée mais pas lui. Alors malgré toi, tu souris à cette théorie pas plus étayée qu'une autre. Tu ne voyais pas ça comme ça, clairement, mais sans doute que tu vas acquiescer parce que tu vois pas quoi lui répondre pour lui prouver qu'il a sans doute tord, qu'il est complètement à côté de la plaque même.  Et puis soudain, un bruit de pas se fait entendre dans le coin. Tu te mets sur tes gardes, tu ne sais pas qui vient là, tu te méfies, un peu trop peut être, le coin n'est guère fréquenté, surtout en pleine journée, mais après tout, peut être qu'un révolutionnaire avait décidé de s'aventurer par ici. Or ce n'est pas ça, mais simple Elijah, le gamin qui a évolué à Paris Plage, qui a été amené ici par Cora si tu ne te trompes pas. Enfin peu importe, vous l'aurez dans les pattes avec Andreas. Tu ne sais pas ce qu'il fait ici à vrai dire, mais il tient dans ses mains un précieux sésame pour lui, mais Andreas ne le comprends pas et lui l'enlève. Il lui explique que courir avec les mains chargées n'est pas une bonne idée. Il a raison mais ce n'est pas une raison pour le priver de ce qu'il avait dans celle-ci. Mais le néerlandais te tends le paquet et te demande si tu veux un Curly. Est ce qu'il est sérieux ? Alors tu souris poliment, pour montrer que tu es sociable, mais tu as presque envie de faire une réflexion au barbu.

" Non, ça ira merci. Laissons le paquet à Elijah, nous avons d'autres choses à faire. "

La présence du gamin ne te perturbe même pas, mais tu ne peux pas l'ignorer à vrai dire, alors finalement, tu te retourne vers lui.

" Tu nous cherchais peut être Elijah ? Qu'est ce que tu fais là ? Tu t'es perdu ? "

Tu lui poses trop de questions sans doute, mais peu importe, au moins tu sauras pourquoi il est là, pourquoi il est venu en courant avec ce paquet dans les mains, du moins tu l'espères en tout cas.

Il est bon bougre Andreas, il essaie de détendre l’atmosphère en proposant des Curlys à Renée. Elle renâcle comme une vieille bique récalcitrante. " Non, ça ira merci. Laissons le paquet à Elijah, nous avons d'autres choses à faire. " Il hausse les épaules, mais garde le paquet sans le rendre au garçon, tournant toute son attention vers lui. Il aime les enfants, Andreas, c’est surement pour ça qu’il en a deux. Tout instinct de jardinier du dimanche évaporé, il observe les alentours avec un œil de papa expert en déminage de situation potentiellement à risque. En quelques secondes, les sécateurs sont hors de portée du gamin et le sol est dégagé du pied pour éviter toutes chutes malencontreuses.

Le pauvre petit ne sait visiblement pas ce qu’il fait ici. Il semble perdu. Faute de malbouffe entre ses mains, il triture la fermeture éclair de son sweat à capuche pour s’occuper. Deux adultes presque inconnus lui font face. Le petit garçon est un peu intimidé, il se balance d’avant en arrière.

" Tu nous cherchais peut être Elijah ? Qu'est ce que tu fais là ? Tu t'es perdu ? "

Trop de question pour le gosse encore traumatisé qu’il est. Il hoche de la tête pour indiquer que oui, il est un peu perdu. Le ton de la dame ne sonne pas très gentil à ses oreilles, ses grands yeux se mouillent un peu, sa bouche se tord en une drôle de grimace alors qu’il essaie de répondre aux questions, mais il ne sait pas trop quoi lui répondre à cette dame blonde. Madame Castel, a-t-il retenu des explications disparates qu’on lui a accordées depuis qu’il vit avec ces drôles de gens, est importante. Mais importante de quoi, il ne sait pas. Il ne sait pas très bien ce qu’il fait ici, il courrait un peu partout dans les couloirs du musée quand il a débarqué dans ce coin qu’on lui a dit précisément d’éviter, s’y perdant avant même de s’en rendre compte. Il ne sait plus comment retourner sur ses pas. Il sait qu’il ne doit pas courir dans les couloirs. Il sait qu’il ne doit pas aller dans les ruines. Il sait qu’il ne devrait pas être là, mais il n’a pas envie de se faire disputer. Or il soupçonne la dame blonde d’avoir une prédisposition aux leçons grandiloquentes. Alors il reste muet, sans trouver d’explication convaincante.

Andreas n’a pas l’âme d’un bourreau ni un penchant malsain pour le voyeurisme. Il se décide à mettre le petit à l’aise, quand bien même il les a interrompus dans leur activité du jour. « Tout va bien Elijah, on va rentrer avec toi, tu n’es plus perdu. » . Il retire ses gants de jardinage pour les tendre au garçon « Tu veux nous aider un peu en attendant ? Ha, ils sont un peu grands » Un euphémisme, les gants semblent engloutir la moitié des avants bras du gamin. Le papa sourit en lui tendant une petite branche de verdure et en désignant un tas de déchets verts sur lequel la déposer. « Mes fils aiment bien jardiner aussi … je ne sais plus si je te l’ai déjà dit … j’ai deux fils de ton âge. » . Et tranquillement, ils reprennent tous les trois le jardinage, tandis que le templier ponctue leur activité d’anecdotes sur sa progéniture, la poule de leur jardin à Amsterdam et la disposition de son aîné à cueillir les fraises lorsqu’elles sont encore vertes. Discrètement, il incite le petit à se tourner vers Renée, pour essayer de casser la glace.


@Renée Castel

Tu n'as pas envie de manger des Curlys ou quoique ce soit d'autres, ce n'est clairement pas le moment d'agir de la sorte quoiqu'il en soit. Vous avez presque terminé l'objectif que tu t'étais fixé, et après, alors, tu te permettras de relâcher peut être la pression, mais tu n'en es pas certaine parce qu'en ces temps difficiles, il ne faut pas trop la relâcher. Andreas est de toute évidence plus à l'écoute que toi vis à vis des enfants que tu ne détestes pas, non, mais que tu n'apprécies pas forcément, surtout vu le comment tout cela s'est passé pour celui qui est là. Tu continues à agir pendant qu'il s'occupera de lui, ce sera peut être mieux comme ça, parce que tu n'as pas envie de décevoir le jeune garçon qui te voit peut être un peu comme une mère de substitution, mais il n'a pas forcément bien choisi le pauvre. Il y aura peut être d'autres mieux à même de jouer ce rôle dans l'ordre, mais bon, il a déjà comme un père avec Andreas alors c'est mieux que rien, c'est ce que tu te dis en tout cas. Néanmoins, tu lui poses la question bien que de toute évidence il soit réellement perdu, mais que cherchait-il ? Pourtant, il ne semble pas vraiment comprendre ce que tu es en train de lui dire. C'est assez simple néanmoins, il semble encore plus perdu après tes questions, comme si de toute évidence, tu ne savais pas y faire avec les enfants, s'il y avait besoin de preuves pour cela évidemment. Mais bon, il hoche la tête positivement, il est perdu, et il se réfugie par ici pour tenter de retrouver son chemin. Bien, peut être que tu vas tenter de faire quelques choses pour lui alors, même si Andreas sera mieux à même d'agir vu qu'il a deux petits garçons et que donc, il saura quoi dire et faire pour Elijah. Alors tu lui laisses prendre le relai pendant que vous reprenez votre activité jardinage. Il lui parle pendant que toi tu ne dis pas grand chose, mais tu laisses échapper un ou deux sourires en direction du garçon.

" Vous devriez faire une sortie ensemble avec tes fils et Elijah, je suis sûre que ça serait sympa pour tout le monde. Tu en penses quoi mon petit ? "

Tu fais un effort sur les deux derniers mots, même si tu ne veux rien lui imposer, à lui comme à Andreas, mais un de plus, un de moins, ça ne devrait pas lui poser trop de soucis, n'est ce pas ? C'est ce que tu penses mais peut être que ça sera plus contraignant que tu ne le visualises vraiment.