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 demain s'écrit aujourd'hui || Tara (flashback)
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Sujet: demain s'écrit aujourd'hui || Tara (flashback) 31.08.17 18:06 ()

« Et si je n’avais pas mis les mains dans le sang, qui l’aurait fait ?! » Ah. Voilà qui était bien ennuyeux. Plutôt que d’être posée, frôlant l’indifférence, comme il en avait toujours eu l’habitude, sa voix venait de franchir un obstacle et ne semblait pas vouloir redescendre de son perchoir. Non pas qu’elle se soit aiguisée ; non, elle s’était haussée, elle s’était levée, elle avait grondé et s’était emballée, et Maddox, malgré toute la bonne volonté du monde – et force était d’admettre qu’il en avait bien peu – ne parvint pas à la faire redescendre de ses grands chevaux. Bien au contraire. Parce qu’il ne parvenait pas à se taire. « Qui aurait bâti des empires, si je n’avais pas posé la première pierre ? Qui aurait eu le courage de suivre ses valeurs, si je ne les avais pas inspirées ? Qui se serait battu pour sa liberté, si je ne l’avais pas suggérée ? » Il avait l’impression d’être emporté par une vague plus grosse que lui, incapable de lutter contre sa force. Son ventre bouillonnait, son cœur cognait furieusement dans sa poitrine et sa respiration était lourde, pesante, comme des haltères. C’était la première fois, depuis son incarnation, qu’il se sentait aussi peu maître de lui et aussi oppressé, aussi remonté, aussi… aussi furieux, en fait.

Destin qui s’emballait, voilà qui était inédit.

« Que tout se règle au cours d’une guerre, ce n’est pas ma faute. Ne me rejette pas votre nature à la gueule, Tara. » Il vrillait ses prunelles orageuses dans celles de la jeune femme, sans vraiment la voir, quelque peu brouillé par la colère, l’agacement et l’exaspération trop longtemps contenues. « La paix est une question de diplomatie ? Il faut bien vivre au XXIème siècle pour entendre ce genre de connerie ! Et si tu fais un effort de mémoire de tes cours d’histoire, tu te rendras peut-être compte que ta chère diplomatie, justement, a été acquise suite à de très nombreux bains de sang. » D’un geste rageur, il balance le cadavre qu’il portait en travers de son épaule au beau milieu d’une vieille table d’autopsie qui, sous l’impact, roule dans un affreux grincement, pendant une brève seconde, avant de buter contre le corps qui, lui, a simplement glissé de l’aluminium à cause de la force de la projection. Le son strident vrille les oreilles de l’archange et retentit en écho dans la morgue déserte. « Merde. Les sacrifices ne vous faisaient pas peur, avant. » Il enfonce les mains dans les poches de son trench en fusillant du regard la face violacée et couverte de croûtes de sang du cadavre. Ses yeux révulsés le lui rendent bien.  « C’était même une marque de noblesse ! Mourir pour sa cause, il n’y avait pas plus honorable ! » Il s’interrompt quelques secondes. « C’est d’ailleurs à cause de ça que l’Histoire s’écrit dans le sang. Alors, oui, j’ai les mains couvertes de sang. »

La tempête semble s’être légèrement calmée, ne laissant derrière elle que des sillons de colère dans le corps inconfortable de l’archange. Là-haut, à la Cité d’Argent, en autant de siècles d’existence, il n’avait jamais perdu son sang-froid ; à dire vrai, il n’avait même jamais sourcillé, pas plus quand il perdait une bataille face à son adversaire démoniaque. Sur Terre, il ne lui avait fallu qu’un an. Une seule pauvre petite année pour connaître les affres de la colère, ses tourments ses enfants. Une année, et Tara. Surtout Tara, en fait.

Il ne la connaît pas beaucoup mais il se retrouve souvent en sa compagnie, il ne sait pas trop pourquoi. Peut-être parce qu'il ne peut pas s'empêcher de penser qu'elle a une bonne bouille et que derrière son agaçant caractère... En fait, non, il ne sait pas. Parce que, Seigneur, qu'est-ce qu'elle peut être agaçante ! Elle est continuellement en train de critiquer et sa rancoeur envers les anges - et bizarrement surtout envers lui... pas si bizarre en fait, tout le monde a une rancune contre lui - est empoisonnante. D'ailleurs, voilà, il en était là.

Il bouillonne encore, mais il parvient à respirer à peu près correctement. Ce doit être l’après-guerre, songe-t-il, l’œil du cyclone. Même s’il n’a plus envie de mordre ou de gueuler, il ne se sent toujours pas en sécurité, comme si une étincelle était susceptible de faire exploser une fois encore la machine. Il s’approche du cadavre qu’il a précédemment lancer à travers la pièce désolée et l’attrape, le soulève comme s’il ne pesait rien, comme une poupée de chiffon, et le replace sur la table d’autopsie qu’il avait rencontré quelques minutes avant. Puis, avec des gestes mécaniques, il fouille les poches du défunt. « Ils sont morts pour que tu puisses vivre libre », continue-t-il en extirpant un portefeuille d’une poche intérieure. « Tu salis leurs mémoires, leurs sacrifices. Ils ont choisi de se battre et de mourir pour leurs valeurs, et tu me reproches mes méthodes ? » Bon, il était vrai aussi que des personnes qui n’avaient rien demandé, seulement de vivre tranquillement leurs vies qui, très souvent, leur convenaient parfaitement, étaient mortes dans ces batailles au nom de Destin, mais il y avait toujours un prix à payer pour tout, n’est-ce pas ? Ce n’était pas de sa faute si ses élus, ceux qui avaient eu courage et ténacité dans leurs œuvres, étaient en minorité face à ceux qui s’étaient tenus sagement sur Terre et n’avaient jamais montré quelque ressentiment à l’égard du statu quo. Pour cent hommes, un seul s’était levé et avait bravé son monde pour le refaçonner, inspiré par Absolem et ses anges. Il n’y était pour rien si tous n’étaient pas de la même trempe.

Par exemple, cet homme. Enfin, ce démon, puisque l’âme humaine qui l’habitait avait été enlevée deux ans auparavant pour être remplacée par un vulgaire démon inférieur qui s’était amusé à défier l’archange en le prenant pour un jeune angelot parce qu’il n’avait pas réussi à maîtriser son pouvoir et s’était fait envahir par ce dernier. Maddox, heurté de plein fouet par l’âme de l’humain habité par le démon, s’était trouvé démuni et vulnérable alors qu’il assistait, impuissant, au défilé de souvenirs qui ne lui appartenaient pas – ce pouvoir, cet étrange phénomène qui lui permettait de lire toute une vie au contact d’une âme, il ne l’avait acquis qu’au jour de son incarnation et sa maîtrise demeurait un mystère pour lui, autant qu’il lui était pénible de le supporter quand il rencontrait par hasard une essence évadée. Alors le démon l’avait attaqué, profitant de sa faiblesse, et – et c’était assez difficile de l’admettre, ce qui devait contribuer à sa mauvaise humeur – il ne devait son salut qu’à l’intervention de Tara et une providentielle balle en fer figée dans l’épaule du démon. Après quoi, ses esprits repris, l’archange s’était jeté à la gorge du démon et avait fait son travail.

Et du coup, cet homme ; Maddox savait, de cet homme, que s’il n’avait pas été enlevé lors du Grand Départ, il n’aurait jamais rejoint les rangs des révolutionnaires et n’avait pas du tout la trempe d’un templier. Un mouton de Panurge, ni plus, ni moins. Lui ne lui aurait pas permis d’écrire l’Histoire ; comme près des trois quarts de la population humaine.

Son inspection des affaires personnelles terminée, Maddox empocha ses trouvailles ; il les fera brûler plus tard. Quant au visage et aux empreintes digitales… il n’aime pas beaucoup s’occuper de cette partie du travail, quand il tue un démon. Surtout avec une templière pas censée être sur le terrain juste à côté de lui. « Qu’est-ce que tu fais dans le coin, d’ailleurs ? » Lui y était afin de connaître l’identité des anges qui préféraient se détourner de Gabriel, convaincus que leur mission est toute autre que celle de faire la guerre aux démons. Manque de pot, il était tombé sur un démon.

Ah, l’ironie du sort, sa bonne vieille amie.

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Tara C. Bellamy
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the mighty bush : Technosymbiose avancée. Pouvoir découvert il y a quelques années tout au plus, en total raccord avec son travail et son amour pour les nouvelles technologies. Capacité de glisser son esprit dans n’importe quel objet électronique et de naviguer au travers des réseaux pour communiquer avec d’autres mais aussi trouver des informations, entendre des conversations. Tara se joue complètement de l’électronique, cherchant à en faire entièrement son domaine. Même si cela finira par devenir dangereux… Désormais, elle peut utiliser la technosymbiose à distance, avec un simple contact visuel, et aussi de ne plus avoir à s'infiltrer dans le réseau pour des manipulations "simples
Allegeance : Son allégeance va aux templiers, cela va de soi. Mais... Tout est nettement plus compliqué qu'il n'y paraît. Au final, sa seule alliée, la seule qui a pleinement sa confiance, c'est elle-même. Un sentiment qui s'est accentué lorsque sa soeur a définitivement péri... Sous la main d'un ange.
these streets : Ils sont là et elle le sait. Anges et démons se battant sur cette magnifique ville qu'était Paris. Ils sont là et elle s'en fout, souhaitant simplement qu'ils dégagent aussi rapidement qu'ils sont arrivés. Ils n'ont pas leur place ici, et ne l'auront jamais.
Et elle sait tout désormais. Elle a mené une cellule spécialisée pour découvrir les dieux, pour en savoir plus sur eux, mandatée par Arthur. Et même si elle doit mourir, elle trouvera ce qui s'est réellement passé, pour les renvoyer là où ils devraient être : en enfer.
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Sujet: Re: demain s'écrit aujourd'hui || Tara (flashback) 22.09.17 15:27 ()


DEMAIN S'ECRIT AUJOURD'HUI



La porte avait été claquée avec force une fois que les deux étaient entrés dans la morgue. Tara n’avait même pas cherché à cacher ce qu’elle ressentait à l’encontre de l’ange ou de ce qu’il avait fait. Voilà des semaines, mois, qu’elle se comportait ainsi à l’encontre des surnaturels supposés séraphins. Depuis la véritable mort de sa jumelle à vrai dire. Depuis qu’un ange avait décidé de lui ôter la vie, pour détruire le démon qui avait élu domicile en elle. Ce corps qui lui était si semblable avait été réduit à néant par quelqu’un se présentant comme sauveur de l’humanité. Et cela était resté en travers de la gorge de Tara. Elle qui avait toujours été considérée comme un excellent élément au sein des templiers, depuis son arrivée un peu plus d’un an auparavant, était devenue invivable, notamment envers les alliés de l’Ordre. Et elle n’était pas la seule, mais la plupart se taisaient, pour ne pas détruire ou amenuiser l’équilibre qui avait été créé. Elle s’en foutait totalement. Les anges n’avaient qu’à bien agir s’ils ne voulaient pas de telles réactions dans les rangs des templiers. Ils avaient qu’à ne pas être des tueurs, s’ils voulaient garder une image positive. Et cela, Absolem ne l’avait pas compris.

Ils se heurtaient à propos de leurs valeurs respectives, laissaient la colère transparaître dans leur voix. Tara n’était pas parvenue à cacher son dégoût par rapport aux actes de l’archange, et n’avait pas hésité à le dire, entraînant cette situation où chacun campait dans ses positions, et s’en prenait à l’autre. Sans savoir quoi que ce soit de l’histoire de l’autre. Finalement, la templière avait toujours caché la mort de sa jumelle, que ce soit à ses collègues ou même aux anges. Ces derniers avaient simplement le droit à sa colère, puisque la haine portée envers un être avait été étendue à toute la « famille » de celui-ci. Sans réelles raisons, ils prenaient tous pour l’action de l’un des leurs. Elle écoutait, silencieuse, bouillante, les mots prononcés par Absolem. Le sourire qui se dessina sur son visage était tout sauf gentil, agréable. Non, il était emprunt d’une froideur contenue. Personne, là voilà la réponse à sa question. Personne ne l’aurait fait, et il y aurait peut-être eu moins de morts. Moins de sang. Moins de violence. Moins de destruction.  

Tara ne comprenait pas les anges, et ne pourrait jamais. Elle, elle était hyper cartésienne, rien que de se dire qu’un dieu quelconque pouvait exister était au-dessus de ses forces. Pourtant, les anges, les démons, les déchus, tous étaient parmi eux aujourd’hui. Ils existaient, et c’était indéniable. Ne pas rejeter la faute des humains à la gueule des anges ? Mais ce n’était pas ce qu’elle faisait. Et il allait devoir apprendre à être un peu plus logique dans ses pensées, à avoir plus de structure dans ses paroles. Elle profita d’une pause dans la virulence des mots pour l’ouvrir à son tour.

« Ne viens-tu pas juste de dire que tu étais à l’origine d’empires, de révolutions, et que le sang que tu avais sur les mains était plus qu’important ? Toi, tu rejettes tout sur nous et pourtant, tu es la cause, directe ou indirecte, de nombres de guerres et batailles. Les humains en ont simplement été la chair à canon. »

Il l’avait dit, qu’il les avait tant inspirés. Il l’avait dit, et pourtant, il parvenait à lui balancer que tout était de la faute de l’Homme. Ce même Homme qui avait été manipulé par des entités invisibles. Ironique, non ? Enfin, il était toujours plus facile de tout mettre sur le dos d’une créature inférieure pour garder son image sainte et pure. Quant à la diplomatie… Elle pourrait être utile, si les humains y étaient inspirés. Après tout, on pouvait inspirer la guerre à des millions, pourquoi pas la paix et la diplomatie ? Encore faudrait-il que cela leur soit utile aux anges, puisqu’ils n’étaient pas si dénués d’intérêt dans leurs actions qu’ils cherchaient à le faire croire… Le cadavre la sortit de ses réflexions. Il avait été balancé, sans le moindre respect. Face à cette image, son visage resta de marbre. Ce n’était pas la première fois qu’elle voyait ce genre de comportement. Ils étaient en guerre en fait, c’était normal un tel irrespect. Les bruits, les grincements, les tintements, tout résonna dans son esprit soudainement. Elle grimaça, avant de retrouver le silence. Bien. Parfait. Puis la notion de sacrifice qui vint se mêler à cette histoire. On pouvait en parler oui. Parce que ce dont il parlait, ce n’était pas du sacrifice. Le sacrifice impliquait que la personne voulait mourir pour une cause, l’acceptait. Et ce n’était pas le cas de la plupart des victimes...

« Je ne parle pas de gens comme moi. Evidemment que je donnerais ma vie pour l’Ordre, que je crèverais si cela pouvait permettre un avancement quelconque ! Non, je parle en fait de tous les autres, de tous ces gens qui n’ont rien demandé, qui ne sont même pas au courant de la guerre qui se joue, de tous ceux auxquels on a pris la vie parce qu’ils ont eu la malchance de se retrouver au coeur d’un champ de bataille invisible. Ceux qui ont péri parce que vous n’êtes pas foutus de jouer le bon rôle dans cette histoire ! Ca s’appelle avoir un coeur, mais je sais bien que les gens de votre espèce en sont dénués. »

Glaciale, elle l’était certainement. Incapable de voir les bons côtés, ou les sacrifices faits par cet être, qui avait dû perdre autant, si ce n’est plus, qu’elle. La jeune femme finit par se poser sur un tabouret en soupirant. Pourquoi continuait-elle à parler avec les anges ? Pourquoi restait-elle chez les templiers, sur le terrain ? Son esprit s’éloignait de plus en plus de ceux qu’on attendait d’elle, et elle finirait par être évincée de l’Ordre. Enfin, ça, c’était ce qu’elle pensait. En réalité, tout allait être bien plus compliqué. Si elle savait, que dans quelques semaines, cette mission avec Arthur serait sa dernière. Si seulement elle savait à quel point elle allait plonger, à quel point ses faiblesses allaient devenir addictions. L’alcool, le tabac, ce qui était aujourd’hui simples compléments dans sa vie allaient prendre toute la place sous peu. Et peut-être qu’elle regretterait cette discussion. Puisqu’elle n’avait pas de problème avec Absolem en soi. Il n’était pas celui ayant tué sa jumelle, il n’était même pas au courant de tout cela. Il n’était rien dans sa vie, mais il est de ceux qui prenaient le plus dans la gueule. Parce qu’il était le Destin. Et que d’une manière ou d’une autre, elle le tenait responsable pour tout.

Le corps inerte retrouva sa place sur la table d’autopsie de la morgue, pour se faire un peu plus dépouillé de ses objets. Tara en profita pour jeter un regard à son téléphone, s’assurant que sa propre puce était toujours désactivée. Elle n’était pas présente ici pour une mission de l’Ordre, plutôt le contraire d’ailleurs. Elle faisait ses propres recherches, toujours par rapport à sa sœur, cherchant à savoir quel démon l’avait possédée, et surtout, qui était le supérieur de la sphère de l’être démoniaque. Pour quoi faire, elle n’en savait rien. La jeune femme avait juste besoin de réponses, celles que les templiers ne pouvaient pas lui offrir. Oh, elle aurait pu demander aux anges, mais elle n’avait aucune confiance en eux. Alors, elle se débrouillait d’elle-même. Même si cela la rapprochait du danger de façon inconsidérée… Elle avait bien trop confiance en ses capacités, la petite qui avait rejoint l’Ordre il y a peine deux ans…

« Vivre libre ? Tu as regardé le monde autour de toi ? Il n’y a aucune liberté. Les esprits sont manipulés, l’ont toujours été. Et je m’en fous de salir leur mémoire, du passé. L’Histoire a toujours été écrite par les gagnants, au détriment de la réalité. » Tara était de ceux n’aimant pas qu’on leur rabâche qu’on ferait mieux de célébrer la mémoire de ceux élevés au rang de héros plutôt que de se questionner sur ce qui était bon ou mauvais. Mais elle, elle ne pouvait pas s’empêcher de tout remettre en question. C’était ce qui lui avait permis d’avancer dans la robotique, dans ses créations. Puis, avouons-le, elle allait souvent contre l’autorité, quelle qu’elle soit, quand elle l’estimait faussée depuis cette histoire avec sa jumelle. Le point central de son comportement aujourd’hui en fait. « Je ne te reproche pas tes méthodes. Je te reproche de considérer que tout est de la faute des humains, alors que tu es derrière la majorité des explosions de violence, des guerres. Je te reproche d’utiliser ceux qui voulaient se battre, qui ont donné leur vie pour leur cause, pour faire taire les voix qui s’élèvent contre ton comportement, pour écraser la majorité de la population qui décide de ne rien faire. En fait, je te reproche tout simplement de ne pas voir tous ceux qui ont péri pour une soi-disante liberté, une soi-disante paix, sans vouloir être mêlés à ta bataille. »

Je te reproche d’être un ange, incapable de voir plus loin que la mission qu’on lui a assignée. La phrase ne sortit jamais de sa gorge, mais le corps si, et la lampe du bureau se fracassa sur le mur d’en face. C’était ce qu’elle reprochait à absolument tous les anges, de ne pas être capable de réfléchir au-delà de ce qui leur avait été confié. Ils réagissaient simplement par rapport à leur foutue mission, sans prendre en compte la douleur qu’ils engendraient. Et Tara ne leur pardonnait pas, parce qu’ils étaient supposés être des êtres de compassion, ils devaient aider les humains, pas les blesser. Le plus ironique dans cette histoire ? C’est que l’humaine agissait d’une manière semblable à Absolem dans sa vie. Elle avait un but similaire, des méthodes aussi. Cependant, elle, elle n’avait pas d’images pures à garder. Donc, c’était « pardonnable » d’un côté.

Et malgré toute sa haine qu’elle portait aux anges, tout ce qu’elle avait dit, elle avait quand même sauvé Absolem. Elle avait tiré sa balle en fer droit sur le démon qui l’attaquait, sans hésitation aucune. Elle aurait bien visé le coeur, pour s’en débarrasser au plus vite après, mais la configuration de la scène ne le lui avait pas permis. Enfin, l’ange avait terminé le boulot, et Tara n’avait pas pu s’empêcher de cracher son venin. Elle était intenable celle-là, intenable… Tout ça pour expliquer pourquoi ils en étaient arrivés là, dans cette morgue. Endroit absolument pas glauque d’ailleurs…

Puis la question qui fit retomber une partie de sa colère. Ce qu’elle faisait… Hé bien, elle n’allait pas lui dire qu’elle cherchait des démons pour les interroger au sujet de sa sœur, donc il lui faudrait trouver une parade. Parce qu’elle était quand même armée, mais pas en mission. Et si Absolem en parlait à l’Ordre, on lui demanderait des comptes, lui ferait comprendre qu’elle n’avait pas à aller sur le terrain seule. Les sanctions, elle n’osait même pas y penser. Le sourcil se arqua, alors qu’elle se donnait une contenance totalement fausse :

« Rien. Je me promenais juste quand je suis tombée sur toi et le démon. »

Rien, elle ne faisait absolument rien…



@Maddox Cartier

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Sujet: Re: demain s'écrit aujourd'hui || Tara (flashback) 20.02.18 19:01 ()
La lampe s’écrase contre le mur, son ampoule explose en milles débris lorsque sa carcasse métallique s’effondre au sol. Le bruit est assourdissant dans le silence de cathédrale de l’endroit abandonné. Il arque un sourcil ; il la sait impulsive, mais certainement pas violente.

Les mots se bousculent sur la langue de la jeune femme, acerbes, durs, corrosifs. Penché sur le cadavre qu’il continue d’examiner, il semble ne pas l’écouter ; pourtant, toute son attention, tout son corps, tout son être est tendu vers elle et ses paroles acérées. Il l’écoute ; il l’écoute comme il avait écouté chaque prière, chaque résidu d’espoir qui lui était adressé, porté d’une ardente foi, comme il avait écouté chaque supplique, chaque regret lancé au comble du désespoir, ces quelques derniers mots que personne n’entendait, car adressé à personne. Lui en qui personne ne croyait vraiment. Lui que l’on revendiquait et invoquait sans jamais vraiment y croire, mais qu’on accusait systématiquement.

Comme Tara.

Il l’écoutait et l’entendait ; il la comprenait, même. Il comprenait ses reproches et ses revendications, il comprenait sa fureur et sa rancœur. Il l’avait subi tant de fois. Il la subissait tant de fois. Il en avait pris son parti et continué à œuvrer comme on le lui avait ordonné, il avait observé et encaissé, il avait agi et accueilli sans rechigner. Ce n’était ni dans sa nature, ni dans son caractère. Aimer ? Une folie inutile. Elle avait dit que la différence, c’était le cœur. Et il savait qu’elle avait raison. Les anges n’avaient pas de cœur. Ils avaient une mission, des valeurs, des principes, mais pas de cœur. C’était pour cette raison qu’ils pardonnaient : parce qu’ils ne ressentaient rien. Parce que leur amour était inscrit dans leur essence, était un code de conduite.

Et comme archange, Absolem aime l’Humanité. C’est pour cette raison que malgré toutes ses désillusions, malgré toutes ses déceptions et ses échecs, il a continué à agir, à influencer, à guider ; à écouter.

Et c’est pour cette raison que la verve de Tara retombée, il soustrait le cadavre à la vue de la jeune femme pour entreprendre sa tâche macabre d’effacer toute trace susceptible d’identifier le défunt. Une partie du protocole qu’il n’avait, d’ailleurs, pas inspiré ; les templiers eux-mêmes avaient pris cette décision, et les anges se contentaient d’appliquer leurs directives. Sur Terre, ils n’étaient plus maîtres des règles du jeu : ils étaient sur le territoire humain. Alors, il appliquait leurs règles.

Ces mêmes règles qu’elle condamne.

« Qui des humains ou du destin est le meilleur bouc-émissaire ? Je me le demande. » Il a un couteau à la main et entaille profondément les empreintes digitales du cadavre, plusieurs fois, arrachant parfois des bouts de peau morte. Sa voix est posée, comme elle l’a toujours été ; il a retrouvé la maîtrise de lui-même une fois sa colère dégueulée. Il se sent d’ailleurs vide. C’est ça, être tourmenté, alors ? « Tu n’as pas compris que je prends ma part de responsabilité dans l’Histoire. Comme tu ne veux pas comprendre que je n’ai jamais décidé des moyens de mise en œuvre de ce que j’ai inspiré. » Il se souvient des diatribes acides qu’il a dû endurer, et de son insensibilité à leur encontre. Il se souvient de toutes ces âmes qu’il a arraché à la Terre, et qui l’ont maudit durant des millénaires. Il se souvient de Mort qui déplore ses moissons, qui l’en pardonne ou qui l’en condamne. « Tu parles de la chair à canon, par exemple. Ce n’est pas moi qui ai inspiré le canon. » Il passe à l’autre main. Ses doigts sont couverts de sang, littéralement. Ca lui fait un peu tout drôle. « Je vous ai donné des objectifs, mais vous avez inventé l’outil. Cela dit, je reconnais que les choses, parfois, auraient pu tourner autrement. C’est d’ailleurs pour cela que les Templiers sont nés. » Il se souvient de ça, aussi. De l’adoubement de ces êtres d’exception, capables d’aller au bout de leurs idéaux pour œuvrer dans le même sens que lui. Il en avait fait son armée, les avait recueillis à leur mort et en avait composé ses légions angéliques. Et ceux qui l’avaient trahi pourrissaient dans les geôles putrides de l’Enfer avec sa bénédiction. C’était d’ailleurs un peu son problème, à Destin : avec lui, c’était tout ou rien.

Il soupire. Il sait que tout ça ne rime à rien. Que quoiqu’il dise, elle l’a déjà jugé, condamné et exécuté ; un s’était écoulé depuis son incarnation qu’elle n’avait jamais changé d’œil sur sa personne. Et lui-même n’est pas prêt à changer d’opinion ; quant à reconnaître qu’il a quelques fois joué avec le feu… c’était hors de question. C’était peut-être ça le plus étrange dans cette discussion enflammée : il se défendait de ses accusations sans même qu’elle sache qu’il les acceptait comme vérité, puisque c’était vrai. Puisque perdre foi en l’Humanité l’avait conduit à quelques écarts, à quelques pactes malheureux, à quelques fautes graves que le Conclave n’a jamais pu prouver.

Mais il n’avait jamais, jamais perdu de vue la raison pour laquelle il avait été créé.

« Tu sais, ma bataille, c’est vous. » Il serre le poing, le lève au-dessus du visage du défunt, hésite, puis laisse son bras retomber le long de son bras. Non seulement cette partie du travail le répugne, mais l’exécuter devant Tara est impensable ; d’autant qu’en tant qu’archange ne sachant pas se battre, son coup de poing est loin d’être les plus sûrs. Il appuie alors les mains sur le bord de la table d’autopsie et courbe le dos. Il a presque l’impression de sentir le poids de ses ailes ; presque. Quand auparavant, ce même poids l’insupportait, aujourd’hui, il lui manque cruellement.

Ce poids a toujours été synonyme du poids du monde qu’il porte sur ses épaules, lui, l’archange du Destin. Depuis sa disparition, il ne peut que constater que ce n’était pas juste une impression : son absence coïncide bien trop avec le bordel dans lequel Paris est plongé. Avant, il y avait un semblant d’ordre, quand il était encore à la Cité d’Argent, ses putains d’ailes lui arrachant la peau du dos…

Il se redresse, pose une main à l’emplacement du cœur du défunt, et ferme ses yeux de l’autre, puis, lui-même les paupières closes, esquisse un signe de croix dont il dirige toute la sainteté vers l’âme déchirée. Repose en paix.

Il se retourne et fait face à Tara, se laisse glisser au sol et se frotte les yeux. « Maintenant, je ne peux pas me mettre à votre place : tu as raison, je n’ai pas de cœur. » Il a posé les bras sur ses genoux relevés et la regarde, ses prunelles d’orage vrillées dans les siennes. « Enfin, je n’avais pas de cœur. Je sais pas comment vous faîtes pour vivre avec ça toute votre vie. » Il n’est même pas ironique. Peut-être qu’elle le prendra comme une insulte – il en est, en fait, persuadé – mais puisqu’elle prendra tout ce qu’il dira mal, autant mettre les pieds dans le plat. Au point où ils en étaient, de toute façon… Il hausse les épaules. « J’ai fait ce qui était juste. Le bien ou le mal n’ont rien à voir là-dedans. Ou alors, prouve-moi le contraire. » Il penche la tête sur le côté. Quand il pense que d’habitude, il aurait laissé couler et aurait carré les épaules pour encaisser toutes les accusations, il se rend compte que cette gamine a le don de le rendre chèvre. « C’est bien, d’après toi, de me prendre pour un con en me disant que tu te baladais dans le coin juste par plaisir ? »

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Sujet: Re: demain s'écrit aujourd'hui || Tara (flashback) 19.03.18 16:06 ()


DEMAIN S'ECRIT AUJOURD'HUI



Y’avait eu trop de colère en elle, soudainement. Pourtant, Tara, elle n’était pas du genre violente. Elle avait un certain nombre de tares, qu’elle soulignait, assumait sans problème. Elle était rancunière, impulsive, égoïste, haineuse, sarcastique, mais certainement pas violente. Mais parfois, il fallait juste exploser, laisser sortir ce qui avait grandi pendant des mois et des mois. Elle se retenait la gamine, pour Matthias, pour Renée. Parce qu’ils lui avaient fait confiance, ils le lui faisaient toujours. Malgré ses mots ou ses gestes envers leurs alliés. Que diraient-ils s’ils la voyaient aujourd’hui ? Serait-ce considéré comme une trahison, de chercher des réponses ? Peut-être. Elle n’en savait trop rien. Ca faisait trop peu de temps qu’elle avait rejoint les templiers, pour en connaître tous les tenants et aboutissants. En fait, là était aussi le problème. Beaucoup de templiers avaient toujours vécu avec l’idée de faire passer l’Ordre avant tout le reste, même la mort d’êtres chers. Tara, elle avait débarqué au milieu de tout cela, elle avait dû intégrer pour la guerre invisible en quelques jours, quelques mois, avant de vivre le Grand Retour, et l’image de sa jumelle en ennemi. Si proche, et désormais reflet brisé… Y’avait personne qui pouvait se mettre à sa place, personne qui n’avait essayé.

Alors, elle en voulait au monde entier, à ces anges qui ne pensaient pas aux conséquences de leurs actes, suivant tels des moutons les ordres donnés, et à ces concepts qu’on leur rabâchait. Liberté. Bonheur. Amour. Pardon. Destin. Ils étaient si faciles à définir, autant que difficiles à appliquer, ou voir. Une fois les mots retombés, son regard se perdit dans le vide. Comme si la colère s’effaçait, laissant juste place à une certaine lassitude. Elle avait à peine… Vingt ans ? Vingt-un ? Et y’avait déjà plus rien au fond de son cœur. C’était vide, froid. Tout s’était barré, et c’était peut-être mieux comme ça. Mais parfois, la gamine, elle posait un regard sur ces humains heureux, béats, et elle les enviait. Eux, ils avaient une famille, une vie sociale. Eux, ils étaient heureux à leur manière. Eux, ils ne savaient rien de ce qui se tramait dans leur dos. Elle leur en voulait aussi, d’avoir cette vie qu’elle aurait peut-être aimé avoir. Mais ce foutu Destin, il en avait décidé autrement. Alors, Tara, elle ratissait large, dans son courroux. Parce qu’il était plus facile de détester, de haïr, de frapper, que d’écouter le vide de ses émotions, de son cœur.

Elle rit, doucement, avant de répondre aux paroles : « L’un comme l’autre peut l’être. Tout dépend de quel côté tu te places, qui est le plus facile à cibler. » C’était ce qu’elle faisait, en s’en prenant à lui. Il était tout désigné par son rôle au sein de la sphère angélique, alors, elle se lâchait. Pourtant, d’autres auraient pu être à sa place, et la jeune femme aurait eu un comportement similaire. Ou moindre. Elle ne savait plus, à force de s’en prendre à tous. « Tu aurais pu faire attention à ces détails. A part si ton rôle se résume réellement à juste inspirer une fin, sans faire attention aux moyens. Et là, je me dirais que Dieu, s’il existe, a quand même un bien piètre sens de l’humour. » Elle n’y croyait pas. Et ce serait stupide, s’ils étaient vraiment ce qu’ils disaient être. Là pour guider, inspirer les humains. Mais si les anges les laissaient à leur sort, une fois que les humains étaient inspirés par la révolution ou la démocratie, il ne fallait pas s’étonner que ça dérape. Parce que les démons, eux, étaient toujours là, à guetter dans l’ombre, et à modifier les inspirations. En avaient-ils seulement conscience, ces séraphines aveugles ?

« Et pour la chair à canon, c’était pas à prendre au sens littéral… » Un peu désespérée oui. Pourquoi les alliés des templiers devaient être ainsi ? Incapables de se mettre à la place d’un humain, ils finissaient juste par perdre du terrain. C’était… triste. Déprimant. « C’était plus dans l’optique que vous les utilisiez, même si cela signifiait les tuer, pour vos propres manigances et désirs. » Elle déglutit, serra ses doigts en un poing. Il l’emmerdait. Il l’agaçait. Il la faisait sortir de ses gongs oui. Consciemment ou non d’ailleurs. Mais il était le condensé de ce qu’elle reprochait aux anges, tout en étant particulièrement semblable à elle. C’était le souci aussi… « Ils sont juste là pour combler vos torts alors ? A quoi servez-vous ? » Si les humains pouvaient être bons sans les anges, et que ces derniers ne servent qu’aux horreurs… Quel était leur but ? La question était légitime, dans le regard d’une athée, d’une fille qui avait beaucoup perdu à cause d’eux… Elle avait besoin de réponse. C’était con, elle confrontait, parce qu’elle ne savait simplement pas faire autrement. Même si ça donnait l’impression qu’elle n’était qu’une connasse. Ce qui n’était pas faux non plus.

Elle croisa les bras sur sa poitrine, reposa son regard sur Absolem. Ma bataille, c’est vous. Elle avait envie de rire face à cette phrase, toute l’ironie qu’elle pensait y percevoir. A ses yeux, il avait tant failli, qu’il ne méritait même pas de dire ça. Parce que les templiers s’étaient construits seuls, se battaient sans l’aide de ces supposés entités surpuissantes, trop occupées à jouer avec les humains, ou à traquer du démon, plutôt que d’aider la race créée par leur Père. Néanmoins, seul un murmure quitta ses lèvres : « Et moi, je crèverais pour l’Ordre. » S’il le fallait. Elle pouvait tout sacrifier, mais finalement, avait-elle encore quelque chose à sacrifier ?

L’autre s’écroula, après de vulgaires prières envers le cadavre. Sachael n’avait pas eu autant de respect, quand elle avait réduit en cendres le corps de sa sœur. Et Tara, elle n’avait eu que deux ou trois morceaux à foutre dans une tombe, dans un coin du cimetière. Y’avait eu personne pour l’accompagner, et ça s’était expédié en quelques dizaines de minutes tout au plus. Parce qu’après tout, qui viendrait enterrer l’enveloppe charnelle d’un démon ? Dans son entourage, y’avait plus que des templiers, ou des anges. Les derniers, elle ne voulait plus voir leur gueule. Et les premiers… Colère ravivée, tristesse coincée dans sa gorge. Fallait que ça s’arrête. Elle aurait dû passer à autre chose, mais en réalité, c’était si compliqué… Y’avait un goût amer dans sa bouche, quand l’archange évoqua le fait d’avoir un cœur, puis qu’il s’en foutait du bien et du mal et… Qu’elle le prenait pour un con. Et elle n’était d’accord qu’avec la dernière affirmation. « Tu verras, tu finiras par le perdre bientôt. Le cœur, ça s’essouffle, et y’a un moment où ça se barre en couilles. » Elle, elle avait fini par se poignarder. C’était douloureux sur le coup, mais sur le long-terme, c’était rentable. Après, ça lui faisait prendre des risques inconsidérés, mais qu’importait.

« Je ne sais pas si tu te rends compte de ce que tu dis. Des humains ont prié pendant des siècles et des siècles les anges, les associant à la pureté et au bien. Et en fait, vous vous en foutez. Tant que cela va dans votre direction, vous serez capables des pires bassesses. » Y’avait même pas de jugement dans sa voix, juste une exposition totale des faits. Ils faisaient donc ce qui est juste, pas ce qui est bien. « Je comprends un peu mieux maintenant. » Les anges ne pouvaient rien pour les humains, n’avaient jamais rien pu pour eux, parce qu’ils n’étaient pas sur la même longueur d’ondes. Point. C’était stupide de s’acharner à s’entendre donc… « Et si c’était la vérité ? Si je n’étais là que pour me promener ? Faut pas croire que je me fous de ta gueule tout le temps… » Même si c’était le cas aujourd’hui. Les paupières se fermèrent quelques secondes, profondes inspirations pour calmer l’agacement toujours présent. Elle avait beau essayé finalement, discuter avec Absolem était à la fois énervant et éprouvant. Parce qu’elle se battait contre elle-même, contre un reflet similaire. Et que le combat contre l’archange, il était surtout contre elle-même. « Et qu’est-ce que ça changerait, que tu connaisses la raison de ma venue ? Tu me ferais la morale ? Irais le rapporter à l’Ordre ? » Sarcastique, son ton transparaissait d’une assurance qu’elle ne possédait pourtant pas à cette seconde précise. Néanmoins, les apparences jouaient souvent beaucoup dans les rapports de force. Elle l’avait appris à ses dépens.

« Je cherchais juste des réponses. » Aveu presque du bout des lèvres, alors que son regard roulait en direction du plafond glacial. Evidemment, on ne se promenait pas dans l’un des quartiers les plus dangereux pour rien…



@Maddox Cartier
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